jeudi 25 octobre 2018

Les "Je Dis " de la musique (3)

Le jeudi ou presque, je shazame






« Comme le voile d’une étoile
S’éteint dans le printemps du matin
Comme la toile d’une voile
Se détend lorsque le vent s’éteint
Je me repose de mon chagrin
Mon cœur repose sur du satin »


(Il y a 25 ans)
- Comment peux-tu écouter cette merde ?
-Euh… ben… ^^ ?

Ne vous est-il jamais arrivé d’être gêné de dire ce que vous écoutiez musicalement ou de taire ce que vous lisiez ?

Dernière d’une fratrie de trois enfants, 11 ans me séparent de ma sœur et mon frère, vous imaginez la diversité dans la maison.

J'ai 10 ans, je rentre dans la chambre, il y a ma sœur aînée, le tourne-disque à donf et Jimmy Hendrix fait grincer sa guitare quand ce n’est pas  Jim Morrison, Tom Waits  ou Magma qui gueule à tue-tête !

- C’est quoi cette fumée dans la chambre ? Ça sent bizarre !
- Sooooors de ma chambre !
- Je te rappelle que c’est ma chambre aussi !
- Soooorsss !
- Pfffttttt ! 😞

Je rentre dans la chambre de mon frère, ça sent bizarre aussi, mais je reconnais cette odeur de chaussettes après un match de foot. Le poste radio est branché et Patrick chante :

« Où sont les femmes?
Avec leurs gestes pleins de charme
Dites-moi où sont les femmes, femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les femmes?
Qui ont des rires pleins de larmes
Auraient-elles perdu leur flamme, flamme, flamme, flamme, flamme
Où sont les femmes? »

Vite ! Je referme la porte sur mon frère, sur Juvet, ça pue les pieds et les hormones masculines à plein nez ! Au secours !   

Je me dirige vers la cuisine, le poêle à charbon réchauffe et me ramène à la douceur maternelle, ça sent bon la cannelle. Ma mère m’assoit sur ses genoux et tout en refaisant mes couettes, elle me récite un poème de Garcia Lorca :

La lune de l’azur
On ne la voit pas dans les fêtes
Elle se voile et soupire :
 « J’ai mal aux yeux ! »

Puis je vais dans le salon. Mon père lustre son saxophone. Un 33 tours laisse échapper quelques notes de musique et Louis Armstrong  me rappelle que  Le Monde est Merveilleux !

Toute cette richesse musicale et cette poésie ont nourri mon enfance, c’est pourquoi je peux écouter du Chet Baker, Abba, puis les variations de Glenn Gould ou du Claude François sans oublier Patti Smith et Dave, sans transition aucune et cela dans un bonheur absolu.  

Alors quand un trompettiste de jazz revisite de vieilles chansons populaires (enfin 40 ans pas plus hein^^) et qu’il rajoute sa touche personnelle, il les remet au gout du jour avec une musicalité délicate que j’adore. Les voix d’Arno, Gardot, Izia et bien d’autres ainsi que le piano et la trompette jazzy d'Ibrahim donnent du relief aux textes et de la profondeur à chaque mot. On redécouvre de belles chansons françaises ainsi que le sourire et la fragilité d’une interprète de talent.     

« Il y avait un vieux clocher qui s’ennuyait
De ne sonner que les matines quand la ville se réveillait
Mais après cette nuit divine on l’entendit sonner un jour
Mêmes jusqu’aux villes voisines de Portofino pour notre amour »


(Aujourd’hui)
- Comment peux-tu écouter cette m
- T’es qui toi pour juger, j’écoute et je lis ce que je veux et je t’emmerde !
(Quelques années de divan ça aide 😊 )


« Ma vie je n’en ai qu’une, mais je la veux libre et sans loi j’en ai le droit elle est à moi,
Ma vie, elle me raconte des histoires, mais je m’en fous, même à genoux je veux y croire,
A ma manière »


Alors ! vous avez deviné ? 
😉

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Mon Shazam & Moi, une histoire d'Amour pour les insomniaques, les amoureux de la musique jusqu'au bout de la nuit !



Aller à Sanremo chanter, et y laisser son cœur à tout jamais