« Comme le
voile d’une étoile
S’éteint dans le
printemps du matin
Comme la toile d’une
voile
Se détend lorsque
le vent s’éteint
Je me repose de
mon chagrin
Mon cœur repose sur
du satin »
(Il y a 25 ans)
- Comment peux-tu
écouter cette merde ?
-Euh… ben… ^^ ?
Ne vous est-il
jamais arrivé d’être gêné de dire ce que vous écoutiez musicalement ou de taire
ce que vous lisiez ?
Dernière d’une fratrie
de trois enfants, 11 ans me séparent de ma sœur et mon frère, vous imaginez
la diversité dans la maison.
J'ai 10 ans, je rentre dans la
chambre, il y a ma sœur aînée, le tourne-disque à donf et Jimmy Hendrix fait grincer
sa guitare quand ce n’est pas Jim Morrison,
Tom Waits ou Magma qui gueule à tue-tête !
- C’est quoi cette
fumée dans la chambre ? Ça sent bizarre !
- Sooooors de ma
chambre !
- Je te rappelle
que c’est ma chambre aussi !
- Soooorsss !
- Pfffttttt ! 😞
Je rentre dans la
chambre de mon frère, ça sent bizarre aussi, mais je reconnais cette odeur de
chaussettes après un match de foot. Le poste radio est branché et Patrick chante :
« Où sont les
femmes?
Avec leurs gestes
pleins de charme
Dites-moi où sont
les femmes, femmes, femmes, femmes, femmes
Où sont les
femmes?
Qui ont des rires
pleins de larmes
Auraient-elles
perdu leur flamme, flamme, flamme, flamme, flamme
Où sont les
femmes? »
Vite !
Je referme la porte sur mon frère, sur Juvet, ça pue les pieds et les hormones masculines à plein nez ! Au secours !
Je me dirige vers la
cuisine, le poêle à charbon réchauffe et me ramène à la douceur maternelle, ça
sent bon la cannelle. Ma mère m’assoit sur ses genoux et tout en refaisant mes
couettes, elle me récite un poème de Garcia Lorca :
La lune de l’azur
On ne la voit pas
dans les fêtes
Elle se voile et
soupire :
« J’ai mal aux yeux ! »
Puis je vais dans
le salon. Mon père lustre son saxophone. Un 33 tours laisse échapper
quelques notes de musique et Louis Armstrong me rappelle que Le Monde est
Merveilleux !
Toute cette
richesse musicale et cette poésie ont nourri mon enfance, c’est pourquoi je
peux écouter du Chet Baker, Abba, puis les
variations de Glenn Gould ou du Claude François sans oublier Patti Smith et
Dave, sans transition aucune et cela dans un bonheur absolu.
Alors quand un
trompettiste de jazz revisite de vieilles chansons populaires (enfin
40 ans pas plus hein^^) et qu’il rajoute sa touche personnelle, il les remet au
gout du jour avec une musicalité délicate que j’adore. Les voix d’Arno, Gardot, Izia et bien d’autres ainsi que le piano et la trompette jazzy d'Ibrahim donnent du relief aux textes et de la profondeur à chaque
mot. On redécouvre de belles chansons françaises ainsi que le sourire et la fragilité d’une interprète de
talent.
« Il y avait
un vieux clocher qui s’ennuyait
De ne sonner que
les matines quand la ville se réveillait
Mais après cette
nuit divine on l’entendit sonner un jour
Mêmes jusqu’aux
villes voisines de Portofino pour notre amour »
(Aujourd’hui)
- Comment peux-tu
écouter cette m
- T’es qui toi
pour juger, j’écoute et je lis ce que je veux et je t’emmerde !
(Quelques années de divan ça aide 😊 )
« Ma vie je n’en
ai qu’une, mais je la veux libre et sans loi j’en ai le droit elle est à moi,
Ma vie, elle me
raconte des histoires, mais je m’en fous, même à genoux je veux y croire,
A ma manière »
Alors ! vous avez deviné ?
😉
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Mon Shazam & Moi, une histoire d'Amour pour les insomniaques, les amoureux de la musique jusqu'au bout de la nuit !
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