dimanche 27 avril 2014

Bye Bye Les Complexes !

Scénario : Sabine Duhamel
Dessin : Pacotine
Couleurs : Cal

MESPSYCHOBD

Les éditions : JUNGLE !
56 pages
2014

Masse Critique BABELIO 




Nobody’s perfect !

Il y a les enrobées qui s’obstinent à vouloir rentrer dans un 36 alors qu’elles font un 40,  celles qui ont 46 ans et qui voudraient en paraitre 33 ans, celles qui manquent de confiance en elles et qui rougissent à la moindre émotion, celles qui ont cette impression désagréable de ne pas être à la hauteur et les autres qui voudraient s’affirmer d’avantage. Au secooooouuursssss !
 
Merde les filles ! Et si, tout simplement, nous tentions d’être nous-mêmes et de nous réconcilier avec notre âme et notre corps. Je sais, ce n’est pas facile ! Je râle chaque fois que je vois mon jean taille 36 dans mon placard. J’ai beau rentrer le ventre, serrer les fesses, me coucher sur le lit, bloquer ma respiration,  ben y a pas moyen, mes hanches felliniennes ne rentrent plus dedans et mes 33 ans, pssiittt, envolés je ne sais où…

Mais que voilà donc ? Un livre psycho qui va nous rendre la vie plus  belle ? Non ! Tout simplement une BD qui nous offre avec humour et délicatesse des phrases clés qui font du bien au moral et là où ça fait mal. Des petites leçons de vie qui nous aident à relativiser, nous ramènent aux choses essentielles et nous expliquent comment transformer nos différences en atouts.

« Arrêtez d’accorder tant d’importance aux apparences »
Surtout lorsque vous tournez les pages des magazines !

« Misez sur vos réussites au lieu de vous sentir en situation d’échec »
Je gagne toujours au tarot ! Ça compte ?

« Mettez vous en avant au lieu de vous cacher »
Il vaut mieux faire envie que pitié !

« Acceptez l’échec : C’est en faisant des erreurs qu’on acquiert de l’expérience ! »
Chouette ! Pour le coup je suis très expérimentée !

« Autorisez-vous à être imparfaite. »
Moi imparfaite ? Comment est-ce possible ?!

« Caroline déteste son corps au point de mettre sa vie de couple en péril »
Bon de là à se laisser pousser les poils et mettre des culottes de grand-mère,
faut pas abuser les filles quand même !

« Beaucoup de femmes qui pensent à tort qu’amour et désir riment avec perfection physique ! »
Bon OK, j’ai trop abusé des chamallows mais « ché tellemon bon » !

Allez les filles, on se serre les coudes, la guerre est déclarée contre les complexes ! Pas de phrases magiques bien sûr, car enrobée je suis, enrobée je dois m’accepter ! C’est cela que nous rappelle cette amusante PSYCHOBD. Chaque page fait sourire car elle a un effet miroir sur nous et nous rappelle qu’il y a tellement plus grave dans la vie !

Arrêtez de vous comparer aux Top-modèles ! Seins et fesses siliconés, cuisses liposucées, rides tirés, lèvres au collagène, nez refait et le reste gommé sur photoshop ! Euh, il y a quelqu’un là-dessous ?

Moi complexée ? Plus jamais ! Parce que je le vaux bien !

Toi, la femme parfaite, on t’a pas sonné !  


Tient ça me rappelle quelqu'un !


Merci à BABELIO et aux éditions JUNGLE pour cette lecture. 



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lundi 21 avril 2014

La Mer

Yôko OGAWA

Editions : Babel
2006
147 pages

Nouvelles traduites du japonais
par Marie Makino 





« C’est dans les mots ordinaires que se trouve la vérité ».

Il est 7 heure du matin, le soleil se lève et je suis nue face à cette étendue d’eau salée, l’iode, la brise matinale, le silence, les pieds dans le sable, le vol apaisant des goélands, l’horizon à perte de vue, la force tranquille : « La Mer ».
Avez-vous déjà ressenti cette plénitude en regardant cette immensité ? Ce mouvement perpétuel, cette musique berçante et répétitive du ressac des vagues, ce néant bienfaiteur qui vous emplit d’espoir. Il n’y a que la mer et vous, elle vous submerge, vous envahit et vous flottez dans une sérénité sans pareil. Voilà ce que j’ai ressenti au plus profond de moi en plongeant mon regard dans « La Mer » d’Ogawa.

« En tous cas on peut être heureux qu'il existe dans un endroit lointain pour se souvenir de vous ne serait-ce qu'un instant, vous ne croyez pas ? »

Yôko Ogawa écrit avec puissance et réserve à la fois. Elle a ce don particulier de transformer  un moment ordinaire en un instant extraordinaire. Ses mots restent en suspend et viennent perturber votre imaginaire. Des images, des souvenirs et des tranches de vie nous frôlent avec délicatesse et nous transmettent une certaine quiétude et humilité bien représentative de la culture au Japon. Sept nouvelles poétiques, sept vagues, aussi douces que merveilleuses, viennent s’échouer en beauté à nos pieds : 

Toutes débordent de tendresse et  de poésie mais deux m’ont particulièrement  touché et procuré un plaisir immense : une dactylographe japonaise prête à jouir en observant les doigts du gardien caresser les caractères de sa machine à écrire et une saynète très courte, un chauffeur d’autobus et sa boite de pastilles au parfum de votre choix, bonbon placebo contre tous les maux.

Après un plongeon dans  les eaux calmes et troublantes de cette auteure, Le_Bison réfléchit encore à comment caresser le mot « Vagin » tandis que Jacky caresse le mot « Espoir ».


« La Mer » de Yôko Ogawa : Effet papillon garanti !

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samedi 5 avril 2014

Un petit livre oublié sur un banc

Ecrit par Jim
Dessiné par Mig

Editions : GRANDANGLE 
1er tome
2014
52 pages





Un petit livre abandonné sur un banc avec ces  mots à l’intérieur :

Ce livre est pour la personne qui le trouvera. Gardez-le. J’ai pris un grand plaisir à le lire, je tiens à ce que ce plaisir ne reste pas emprisonné sur une étagère de ma bibliothèque. Il est spécialement pour vous.
Signé : Un inconnu

Ces quelques lignes ont suffi à me convaincre d’emprunter cette BD à la bibliothèque.  Camélia, une jeune femme, trouve un livre voyageur sur un banc  et c’est toute sa vie qui en est bouleversée. Une petite lettre d’un inconnu, des mots entourés, qui bout à bout lui laisse un message :

« Longtemps, j’ai connu l’ennui dans ma vie. Longtemps j’ai souhaité de plus grandes émotions, une vie amoureuse forte et bouleversante, une passion qui me tienne éveillé et fasse battre mon cœur… »

Ces mots mis en évidence vont percuter le cœur de Camélia. Une remise en question s’impose à elle.  Pourquoi ressent-elle ce manque d’amour tout à coup ? Pourquoi a-t-elle oublié ses rêves en chemin ? Emportée par ce vide de sentiments, elle entoure des mots à son tour, comme une bouteille à la mer à cet inconnu, et redépose le livre sur le banc.

Ce roman sera le trait d’union entre deux êtres, amoureux des livres, amoureux de la vie qui n’auront de cesse d’échanger, de partager, de se connaitre ou qui sait, de se reconnaitre.  

C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé la plume de Jim. Il avait placé la barre très haut dans le double album « Une nuit à Rome », c’est donc un peu sur ma faim que j’ai refermé ce 1er volume consacré à un sujet qui me tient à cœur : la confusion des sentiments, l’oubli de soi, l’amour et la remise en question du couple. Le sujet est traité avec plus de légèreté et d’humour, mais c’est avec un plaisir certain que je le retrouverai pour connaitre le fin mot de cette histoire.

« La vie nous prend dans un étau ; trop longtemps, je me suis moi-même ficelé dans une vie confortable, mais est-ce la vie que j'ai rêvé de mener ?
Est-ce que les sentiments que l'on donne et que l'on reçoit seront assez forts pour qu'un jour on ne regrette pas de s'en être contenté ? »

Un banc, un livre, deux êtres amoureux de la vie et à chaque page une envolée de papillons…




"Peu de livres changent une vie. 
Quand ils la changent, c'est pour toujours."
C. Bobin

       
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