samedi 24 août 2013

Blast

3. La tête la première

Manu Larcenet

Editions : Dargaud
2012

(Lecture partagée avec manU )

 
 
 
"Je m'y suis vu comme vous me voyez... Je me suis vu comme j'étais... Et je me suis haï."
 

Apocalyptique et captivant ce troisième opus de Blast ! Je dirai même âmes et cœurs sensibles s’abstenir.
Toujours en garde à vue le pachydermique et inébranlable Polza continue de nous raconter son périple qui l’a mené à croiser le chemin de Carole et à lui ôter la vie.  L’hôpital psychiatrique, ce médecin au calme déconcertant, une infirmière au sourire figé qui cache sa peur, ainsi que les résidents et leurs folies meurtrières. Et puis vient la rue, le froid, les skins, la barbarie, le viol, le suicide, la schizophrénie, la torture, la merde à l’état pure. Il a survécut à tout cela Polza. Il ne fait plus qu’un avec sa solitude, son corps et sa graisse qui enfouit tant de chose. Il fuit la société qui le traque, toujours à la recherche de ce Blast salvateur.
On le croit fou mais Polza garde sa ligne de mire et nous ballade par le bout du nez avec intelligence et un inquiétant stoïcisme. Mais les deux flics s’impatientent et le calme laisse place à la brutalité. Ils veulent la vérité et nous lecteurs sommes pris en étau entre un paradoxal Polza et un crime que l’on imagine des plus odieux.
 
Manu Larcenet continue de nous embarquer à une vitesse vertigineuse dans la névrose de cet homme qui effraie et que l’on sublime.  Ses dessins accentuent cette atmosphère inhumaine et nous laissent dans un effroyable malaise. 
 
La tête la première, le corps et puis tout le reste, on plonge dans les ténèbres de la folie
 
 
 
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jeudi 22 août 2013

Eloge de la fessée

Jacques SERGUINE

Editions  : Gallimard
Collection : Folio
120 pages

1973 

 

Au premier regard ce titre a attiré toute mon attention, la curiosité m’a dévorée, il me fallait ce livre. Ce n’est pas un roman mais un petit manuel qui vous en dit long avec humour et tout ce qu’il y a de plus sérieux sur l’origine  de «La fessée». Nous sommes loin de la correction punitive ou du châtiment, que l’auteur considère d’absurde et d’humiliant pour l’enfant.  Jacques SERGUINE se sert de son expérience sous aspect autobiographique  et nous délivre, à travers les femmes de sa vie, ce qui l’a mené à la pratique de ce geste symbolique.
« Que ressentait-elle, elle-même, celle que j’aime, la première fois que je l’ai aimée, la première que je l’ai déshabillée, la première fois que je l’ai fessée ? »
Dans un premier temps LE POURQUOI : Entre un homme et une femme qui s’aiment, la fessée reste une ressource miraculeuse à condition qu’elle soit admise de part et d’autre. Elle construit une entente, donc de demeurer unis. Ensuite vient LE MOMENT :  Cet instant est à choisir ensemble. Il demeure ainsi un rendez-vous érotique qui permet de penser l’un à l’autre avec un sentiment d’impatience et de désir. Pour finir LE COMMENT :  La victime consentante que l’on fesse ne doit être ni habillée, ni debout mais pas tout à fait nue. Fesser quelqu’un qui le soit c’est dénaturer le plaisir même, telle est la théorie de l’auteur qui n’engage que lui.
Jacques Serguine est un homme normal et sain. Il aime et respecte les femmes, leur corps, leur derrière. Il explique sa réflexion sans sadisme ni masochisme aucun, avec beaucoup d’égard, de tendresse et juste ce qu’il faut de perversité pour demeurer en accord et en osmose avec l’Être aimé. Ces trois chapitres intéressants mêlent culture, érotisme, philosophie et nous interpellent car notre éducation se veut quelque peu puritaine. Il  nous expose les biens faits de la fessée au sein de son couple, ce geste d’amour dénudé, à son sens, de toute supériorité. Sa réflexion  attire notre attention, on comprend, on suit et pourquoi pas on adhère.  Son geste préliminaire effleure,  caresse, trouble, réconcilie, excite et se veut plus ou moins intense selon le désir de chacun c'est-à-dire entre deux personnes équilibrées qui se respectent et qui s’aiment.
Eloge de la fessée, « Frappez, et on vous ouvrira. »
Matthieu VII.
  
 
 Je remercie le responsable de cette fessée 

Il se livre, se délivre avec délicatesse
Il lit, dévore, déshabille en finesse
Sous sa casquette, sous son regard,
Sa main, sa plume, c'est tout un Art
Il est un grand amoureux de la vie
Venez vite goûter aux délices de  Jacky


De manière à ôter tout quiproquo, sur la photo ce n'est pas moi, je te, sur la photo ce n'est pas Moi !

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;)
 

dimanche 18 août 2013

L été 79

Hugues BARTHE

Partie I 
Editions : Nil
2011

Lecture plaisir avec manU



                                                                                                            Valence, 
                                                                                                            Dimanche 19 aout  1979

Madame le juge,
Je m’appelle Christine, j’ai 12 ans. Comme chaque année, je viens passer quelques jours de vacances chez ma tante à la campagne. Chaque été, je retrouve mon camarade Hugues, il est si gentil. Il habite le village depuis toujours avec ses frères et ses parents. Comme chaque été depuis maintenant plusieurs années, Hughes se confie à moi. Aujourd’hui, il est urgent d’agir sinon je crains un grand malheur pour mon ami. Depuis longtemps maintenant son père boit, un véritable alcoolique. De plus, il est violent avec sa femme. Hughes, pour apaiser sa honte et son cœur, me raconte des choses horribles. Son pater ne dessoule pas du matin au soir, rentre tard la nuit les yeux injectés de sang, hagard, titubant, le visage rouge et bouffi. Alors commencent les coups et les insultes. Il cogne, il frappe puis vient l’angoisse, le bruit des pas sur le parquet, cette terreur de voir son père débarquer dans sa chambre. Alors il se fait tout petit, invisible, pour se faire oublier.   
Son père est apprécié par tous les villageois mais la nuit tombée, il se transforme en un être abject et écœurant qui empeste la haine et l’alcool. Le refuge de Hughes, c’est sa chambre, à mille lieux de toute cette violence. Mais il faut encore qu’il se bouche les oreilles, avec la musique à fond, pour ne pas entendre ses parents  vociférer, ne pas entendre le bruit sourd des coups qui traverse les murs. Quand les coups cessent enfin et laissent place à un silence de mort, c’est la peur au ventre qu’il descend à la cuisine voir si sa mère ne gît pas dans une marre de sang.
Que fait la police ? Rien ! Que font les villageois ? Rien ! Les gens du voisinage ricanent et répandent des ragots mais tout le monde se mure dans le silence et laisse sa mère dans le chaos et la résignation. Même la grand-mère d’Hughes, ferme les yeux, « On ne divorce pas chez nous, tu étais prévenue ma fille, maintenant tu dois assumer, et puis de quoi vivrais-tu ? Il n’est pas si mauvais ton mari, il te nourrit ! » Quelle belle nourriture pour l’esprit !
Ce ne sont pas les coups qui sont les plus douloureux mais les bleus à l’âme, l’humiliation, les regards qui se baissent, la honte… Ce qui fait le plus mal, c’est de savoir que tout le monde sait et que personne ne fait rien. N’y a-t-il pas non-assistance à personne en danger ? Ne peut-on rien faire pour lui ?
Sa planche de salut pour survivre à tout ça, c’est la bande dessinée, mode d’expression qui lui permet de s’évader un peu, de fuir la noirceur du réel. Et bien sûr, il y a sa tante, Dominique, sa bouffée d’oxygène qui lui promet monts et merveilles mais qui ne vient jamais ou si rarement.
C’est la colère au ventre et le cœur plein d’espoir que je me tourne vers vous aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard. J’aime beaucoup Hughes et je crois qu’il m’aime bien aussi, il a tellement confiance en moi.
Faut-il attendre l’irréparable ? Combien de vinasse et de vomi sous la table devra-t-il ramasser avant que quelqu’un n’intervienne, avant qu’il ne reproduise lui-même ce même schéma ? Quand on ne connait que la haine, les insultes et les coups, ne risque-t-on pas de reproduire ce à quoi on a assisté depuis toujours ? Mais pour Hughes, je suis certaine qu’il n’est pas trop tard…
C’est un S.O.S, une main tendue, que cet été 79 soit comme une bouteille à la mer !
 
Je vous en supplie, ne le laissez pas tomber.

                                                                                                             Christine


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Le coup de gueule de Christine ce dimanche 18 août 2013 :

Ce qui démolit  le plus ne sont pas les blessures visibles mais celles que l’on ne voit pas. Peu à peu elles nous isolent, nous résignent, nous éloignent du mot Amour. On ne croit plus en la justice, en Dieu, en soi, alors on accepte les coups, les injures et on oublie ce que veut dire  le mot Aimer et être Aimer jusqu'à n'être plus rien.
Nul ne mérite d’être traité de la sorte. Le soleil se lève pour tout le monde …
 
Enfance maltraité 0800 05 12 34 Numéro vert.
Femmes victimes de violences 03. 22. 52. 09. 52 - Coût d'un appel local vers un poste fixe.

C’était ma toute petite goutte d’eau...
 
Mon post it :
Merci encore et toujours mon manU pour m'avoir confié ce livre, touchant, émouvant, vrai. Comme tu me connais bien.
 Pour lire son billet  c'est juste là : Mon Blog Préféré...

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samedi 17 août 2013

La carte postale de Paco

La Grotte de Choranche
Isère (Certifié par le_Grand Bison)



Nous allons rentrer au cœur du Vercors...





















 Grotte découverte en 1890


















Stalagmites

















Stalactites.
Certaines ont des milliers d'années 




Température 10 degrés été comme hiver











 








37 km de galeries

















Sons et Lumières magique




      Ben j'ai rien vu, ils ont pas voulu :(  
      Si j'avais su, j'aurais pas venu...  
 
 
 
 













Voilà on vient de perdre Chris...


 
C'est trop bon les vacances dans les bras de ma maîtresse.
 
A plus c'était ma carte postale
Paco
 
Wouf ;)

vendredi 16 août 2013

Il faut jouir, Edith

Alain BONNAND

Editions : la Musardine
137 pages
2004

(Lu contrainte et forcée)

 



 « Oui JérÔme c’est toi » le coupable de m'avoir tenté avec ce fruit défendu et je vais oser dire haut et fort,  OUIIIIIII! j’ai joui et quel pied… à sa lecture bien sûr. Mais pouvais-je faire autrement après avoir lu ton truculent billet ? Ta chronique tentatrice était «une pomme» bien rouge et juteuse et comme je suis une faible femme alors comme Éve j’ai péché et croqué à pleines dents, jusqu’au trognon, bah un petit plaisir ne se refuse pas !

Voilà une petite heure jouissive, et oui une heure c’est déjà pas mal, qui m’a fait rire, sourire et rougir et Dieu que c’était bon. Je défie quiconque de ne pas apprécier ce petit recueil pervers et alléchant à souhait. Ce n’est ni le roman du siècle ni de la grande littérature, mais juste une petite infidélité, une escapade frivole, libertine, que j’ai savouré sans aucun scrupule et c’est un pari plus que réussit. C’est drôle, coquin, un tantinet vicieux, rien de pornographique, tout en suggestion et c’est ainsi qu’Alain Bonnand nous tient jusqu’à la dernière ligne de ce péché mignon.
Édith, téléprospectrice, et Henri, écrivain, vont se retrouver au téléphone par le plus pur hasard. Va commencer alors entre ces deux amoureux de la vie, un jeu de séduction érotico-sensuel, ardent et puéril,  tout ce qu’il y a de plus excitant mais aussi d’interdit. Mariés tous deux, mais qu’importe, rien ne compte plus que le plaisir, rien ne compte plus que jouir. Un échange téléphonique puis épistolaire s’installe, des minutes de bonheur volées ici et là. Le plaisir augmente, encore et encore, par les jeux de mots, les insinuations, les images, les caresses virtuelles. Puis le ton change, la tentation et la pression arrivent à leur apogée… Il n’y a plus de gêne. Quand il y a de la honte, il n’y a pas de plaisir, alors Édith va se lâcher comme jamais et va vendre son âme au diable, et quel diable !

Surtout, la prochaine fois que la sonnerie de votre portable retentit, soyez vigilent,  au bout du fil c'est peut être une  Édith ou un Henri en puissance. 

Il faut jouir Édith... Oh oui, jouissons !

Si mon billet ne vous a pas totalement convaincu, rendez-vous sur le blog "D'une berge à l'autre" ICI où la tentation selon Saint Jérôme vous attend. Jérôme, si tu as d'autres petites pommes comme celle-ci, je croque, c'est si bon la honte ...

 
Mes cinq post it défendus :

Edith en cachette. La bouche d'Edith en cachette, les lèvre d'Edith en cachette, la langue d'Edith - pas trop de langue pour la première fois-, les cheveux d'Edith, pour y mettre les deux mains... La bouche qui dit "Monsieur"... (la bouche qui dit "Mademoiselle" a très envie de la bouche qui dit "Monsieur".)

***

Hier, une heure après t'avoir quittée, ma femme à qui j'avais fait l'amour la veille et le matin même, et qui s'en trouvait assez rassasiée, m'a rendu ce genre de service que rendent les épouses très aimantes : avec sa bouche et avec ses mains. Et tout le temps où elle s'est employée, j'ai pensé à toi, tout le temps, Mademoiselle ! Jusqu'au moment où je n'ai pu me retenir d'un grand mouvement plein qui m'a fait jouir beaucoup. Madame Poirier, surprise, en a eu le visage tout éclaboussé.  

***

-Indisponible ? Indisponible ?
-Oui.
-Ah ! la la ! Il me semblait bien aussi lundi avoir senti un bout de ficelle me rouler sous les doigts !

***

Heureusement, ce n'est pas la main qui te caresse profond, c'est l'autre,  celle qui te met deux doigts doux au bord des yeux, sur la tempe, à la racine des cheveux quand tu es belle, le visage tout illuminé de plaisir, et que tu dis : "Je crois que tu vas me faire jouir ! " 

***

Toi, de trois quart de dos au bord du lit. Toi sur moi sur une chaise de la cuisine en un mouvement montant et descendant. Toi jusqu'à en avoir le sexe douloureux.
Henri qui t'aime avec le maximum de violence douce.

 
 

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mardi 13 août 2013

Un homme accidentel

Philippe BESSON

Editions : Julliard 10/18
244 pages
2007

Livre partage avec manU

 
Vous êtes sur une falaise, derrière vous la plénitude d’une vie sereine et dorée, et puis devant vous il y a le désir obnubilant, celui qui rend fou, qui dévore de l’intérieur et ne vous quitte plus.
Un pas en arrière, la raison, ou un pas en avant, la frénésie de l’amour ? Voilà une question bien  difficile, qui  dérange et que l’on évite. 
Il est déjà trop tard pour ce jeune flic. Une seconde a suffit pour que son destin soit bouleversé. Une putain de seconde qui va révéler ce qui intrinsèquement  était étouffé au fond de lui. Il va se brûler  et comprendre la réelle signification d’«Aimer à perdre la raison».  Il veut sentir le corps fébrile de Jack pénétrer le sien, sa sueur se mélanger à la sienne, cet élixir envahir sa bouche. Il ne pense plus qu’aux mouvements de va-et-vient lents, lancinants, saccadés puis rapides et violents. Son corps et son âme affamés ne répondent plus à la sagesse. Il veut entendre plus que jamais ce son guttural sortir de sa gorge, ses plaintes compulsives et sa respiration haletante s’échouer au creux de sa nuque.  Il jouit de son corps repus après l’amour, de cette fatigue, de cette quiétude après l’étreinte, cette douleur excitante qui le rend si vivant. Sans quoi il étouffe, il suffoque.
Pris dans la torpeur d’une enquête policière, sa décision le mène vers la descente aux enfers, il le sait mais il en a besoin, plus rien ne l’arrête. Ce désir est trop puissant, trop urgent. Cet amour le consume et fait jaillir ce qu’il y a de plus animal en lui. Le manque, cette curieuse souffrance, n’est soulagé que lorsque leurs corps ne font plus qu’un. Malgré l’aboutissement qui le guette, il fonce. Il n’y a plus d’issue mais cœur blessé et ravagé, il se relève et fonce encore, tel un taureau dans l’arène, parce que toute son âme le réclame. Jamais il n’avait eu envie d’un corps comme celui-ci et ne s’était senti autant en harmonie avec un être.  
Je ne me lasse pas de lire Philippe Besson. Son écriture est toujours au bord de la fêlure prête à se briser. Sa fragilité me bouleverse et touche mes sens. Il sait décrire en toute pudeur les étreintes enragées,  les caresses furieuses, les langues voraces qui se lies à en perdre haleine, la peau qui transpire la phéromone et cette douleur destructrice lorsqu’on aime trop. J’ai lu ce livre d'une seule traite, impossible d’abandonner mes deux Eros dans leur course effrénée. J’étais comme avalée par ce vide enivrant, leur amour vertigineux.  Je suis complice de leur secret mais je ne pouvais faire autrement je me devais de les protéger, les mettre à l’abri des regards assassins, les envelopper de tout mon amour, je veux qu’ils s’aiment encore et toujours, il le faut.
Cet homme que tout destinait à une vie sereine, sacrifiera-t-il les siens au risque de se perdre ? Le destin va-t-il rattraper les deux amants ? Aimer, est-ce vraiment s’oublier et se brûler les ailes ?
Je suis au bord de la falaise, derrière moi la plénitude d’une vie sereine et dorée, devant moi le désir obnubilant et le vide, sauterai-je le pas ?
Un homme accidentel ou l’été de tous les changements …
 
Mon post-it coup de cœur :
En m'engouffrant dans l'escalier qui conduisait au quatrième étage, je me suis retourné en direction de ma mère, voulant emporter son visage avec moi, comme une approbation. Je me souviens d'une expression très douce, et d'un regard très pur, oui c'est le terme-là qui m'est venu : pur. On aurait dit que ce regard était lavé de tout le passé, débarrassé des interrogations, des doutes, des frayeurs, et qu'elle le posait sur moi avec une sorte d'apaisement. Elle avait visiblement trouvé une réponse à une question que je ne m'étais jamais posée.
 
You are beautiful no matter what they say
Words can't bring you down
Oh no
'Cause you are beautiful in every single way
Yes, words can't bring you down
Oh no
So don't you bring me down today

 
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dimanche 11 août 2013

Carte Postale de L'Ardèche...

 
Vallon Pont D'Arc 

 L'Ardèche...
 

 

 
Les Gorges de l'Ardèche 
 
 
 
 
 Dis moi ce que tu lis,
 
Je te dirai qui tu es...
 
 
Quand Chris est en mode lecture...
 
 
Paco n'a pas fière allure...
 
Pause fraîcheur
 
Pause lecture

 La nature à l'état pur 



 
 
C'était la carte postale de Chris ...
 
 
 


 
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mardi 6 août 2013

Piano Forest

Film d'animation Japonais
Manga
Masajuki Kojima

2007

A Partir de 6 ans

Partagé avec manU

 

Talentueux, adorable et obéissant, Amamiya fils de bonne famille fait du piano depuis l’âge de 4 ans pour suivre les traces de son père, célèbre pianiste. Son rêve, devenir concertiste afin que son père soit fière de lui. Il n’y a pas de secret, pour devenir le meilleur il s’acharne à son clavier.  Des heures et des heures de sacrifices, de travail, de solitude. Il n’y a plus que Mozart et Lui.
Dans sa nouvelle école il se lie d’amitié avec Kaï, jeune gringalet rebelle, qui vit dans la misère mais si généreux et avec une telle soif de vivre et d’apprendre, qu’il fait bon être son ami. Il prend rapidement Amamiya sous sa protection car ce dernier devient vite la tête de Turc du leader de la classe.  Kaï va lui révéler un secret : En pleine forêt, non loin de l’école, est abandonné un piano à queue. Kaï affirme que cet instrument oublié en pleine nature lui appartient alors que c’est le nom d’un illustre pianiste qui est gravé sur le laqué. Mais pourquoi ces divines touches blanches et noires restent elles  muettes sous les doigts D’Amamiya ? Voilà que Kaï s’installe tel un prodige à ce piano et que sous sa caresse délicate, des notes merveilleuses vont s’élever au dessus de la forêt.  Amamiya est subjugué par cette mélodie. Jamais de sa vie il n’a entendu un son aussi captivant.
Il va comprendre à ses dépends qu’il ne suffit pas de jouer de la musique ou suivre les traces de son père pour devenir le meilleur concertiste, c’est bien au delà de tout cela. Etre musicien c’est comme la peinture ou la sculpture, c’est un don, un miracle de la nature, c’est être touché par la grâce de Dieu. Kaï ne le sait pas encore mais il détient ce cadeau de la vie. Amamiya le comprend ainsi que son professeur de musique qui cache bien des secrets à leurs égards. Qui est-il réellement ? Quel est son secret si bien gardé ?
Amamiya saura t’il se mettre dans l’ombre pour laisser Kaï briller dans la lumière ? Cette passion commune ne sera t’elle pas gâchée par cette rivalité ? Seront-ils tous deux comme Mozart : Des «Aimé de Dieu» ?  
Piano Forest,  film d’animation japonais est un superbe manga qui nous offre 90 minutes de bonheur. Nous sommes bercés tout au long du film par de sublimes opus de Mozart et Chopin. Certes les dessins manquent un peu de finesse et de relief mais ces petites imperfections sont vite oubliées par l’intensité de l’histoire et de la moralité.
Un Piano dans la Forêt,  une douce musique enchanteresse …
 
 
Billet fait entre deux mails, un Magnum, un ... Bip ... et le Monde selon Monsanto, alors désolée pour les taches et les maladresses, pour les insatisfaits veuillez vous référer à ma Tête de Thon … 
Merci ! 
 
Kaï & Amamiya




   
 

 
 

dimanche 4 août 2013

Page Noire

Frank GIROUD
Denis LAPIERE
Ralph MEYER

Editions : FutuRoPoliS

102 pages

Achetée au festival de la BD à Eurre

 

«Aussi étroit que soit le chemin,
Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme :
Je suis maître de mon destin ;
Et capitaine de mon Âme».
W. E HENLEY
 
Carson Mc Neal, écrivain, est un phénomène d’édition, une plume comme on n’en voit plus depuis Steinbeck. Ces livres se vendent par milliers à travers le monde mais personne ne le connaît, ni ne sait à quoi il ressemble. Il est une énigme à lui tout seul que personne n’a réussi à élucider.
Kerry Stevens, jeune journaliste, est prête à tout pour avoir «The interview» de l’écrivain, un génie. Personne n’a jamais pu l’approcher donc elle tente le tout pour le tout et va se jeter sous sa voiture. Il faut bien ça pour avoir sa place dans le monde du journalisme.
 
Afia Maadour, palestinienne, est l’héroïne principale du roman de Mc Neal. Sortie de prison suite à une condamnation pour prostitution et usage de drogue, elle part à la recherche de ses racines. Elle veut comprendre pourquoi tous ces cadavres et cauchemars viennent la hanter chaque soir, pourquoi sa mémoire lui fait défaut. Que peut bien cacher ce trou noir béant ? Elle seule détient la clé de la vérité. 
Trois personnages attachants, trois écorchés de la vie vont se mettre à nu et se livrer pour nous faire comprendre que parfois la vie ne fait pas de cadeau, que certains choix se font malgré nous, malgré tout.  Pourquoi Kerry souffre-t-elle de l’absence de son père ? Quel est ce mystère autour de ce Mc Neal et que cache ce regard ténébreux ? Afia arrivera-t-elle au bout de sa quête sans se perdre dans la folie des ténèbres de l’oubli ? Ces destins vont se croiser, se lier, se renverser entre espoir et  désillusion, vérité et mensonge.
Giroud, Lapière et Meyer signent un excellent roman graphique. L’histoire passe de la vie de Kerry et Carson à celle d’Afia en toute fluidité, c’est brut et concis. La rétrospective macabre de l’héroïne est consolidée par un dégradé de pourpre qui accentue ce climat sanguinaire et nous laisse présager l’horreur. Tandis que celle de la journaliste et l’écrivain est confortée par des nuances de bleu laissant planer un parfum d’espoir. L’intrigue nous embarque dès les premières lignes. Elle nous tient en haleine du début à la fin avec une angoisse qui va crescendo. Le passage d’une vie à une autre nous porte au fil des pages, plus moyen de lâcher ce livre avant de connaitre la vérité. Où commence la réalité et où se termine la fiction ? Le bleu et le pourpre vont-t-il s’imbriquer où la page restera-t-elle noire ?
Kerry, Carson, Afia, trois destinées et une Page Noire pour une Nuit Blanche …

 

Frank Giroud
Un grand MERCI à Frank Giroud pour avoir passé une heure de son temps, malgré la foule, à m’expliquer sa passion, son amour pour l’écriture et la bande dessinée.
 Une découverte certes ! La dernière ? Certainement pas.
 
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