samedi 26 décembre 2015

Sous Mon Sapin

Une fois de plus,

J'ai été gâté,
  Mais ce n'est ni plus ni moins parce que j'ai été très sage !
Si si je vous assure !
Une année livresque pour mon plus grand plaisir mais pas que,
Un soins bio pour les cheveux,
Des CD, musique classique, poésie, 
Des places de ciné en veux tu en voilà ! Yeahhhhhhhhhhhhhhh !
Une mini friteuse duo pour des frites parfaites en tête en tête !
Un pot de pâte à tartiner noisette, lait & feuilletine croquante et craquante
(Pas touche Mathilde c'est à moi et à moi seule, va te nourrir l'esprit avec Kant & Cie)

Des chocolats
Une caisse de bières 
(Couché Le Bison ! Couché !)

Et puis des mots, des lettres, des sms, des @, des Toc-Toc 
De l'Amour quoi !

Un Grand Merci !


.. x ..

Bonnestes à Tous ! 
<3

dimanche 6 décembre 2015

RÊVES D'OR



LA JAULA DE ORO
(La cage d'or)

Un film de DIEGO QUEMADA-DIEZ
Mexicain-Espagnol

2013















« Je ressens comme si j’avais un zoo au fond de mon ventre,
Tellement je suis ému de passer de l’autre côté.
Comme si plein d’animaux me parcouraient le corps.
Nous nous en sortirons
Et nous arriverons là où nous notre envie nous mène. »


Pendant que certains sont en route pour The Great Lake State au Michigan d’autres fuient une terre de misère pour vivre le rêve américain.
Sara, Juan et Samuel, trois adolescents, quittent le Guatemala pour réaliser leurs RÊVES D’OR, aller à Los Angeles. Pour éviter les viols et le trafic de femmes, Sara se bande les seins, se coupe les cheveux et désormais s’appellera Osvaldo.

Mais le chemin est rude et sans pitié pour atteindre la frontière vers une vie meilleure. Plus de 3000 km à parcourir à travers les voies ferrées et les toits des trains de marchandises.  Au cours de leur périple, Chauk, un indien se joint à eux. Juan, amoureux de Sara, voit cette venue comme une intrusion. Mais ces compagnons de misère iront, quoi qu’il arrive, jusqu’au bout de leur rêve. Rien ne leur sera épargné : la peur, leur naïveté, un horizon sans fin, mais aussi des policiers véreux ainsi que les trafiquants de sexe et de drogue. Une traversée parsemée par la dure réalité de la vie, la violence, la corruption et les illusions perdues.

Samuel à bout de force abandonne le voyage. Mais rien n’arrête Juan, Osavaldo et Chauk. La rage au ventre ils continuent  leur route vers le Paradis Américain. Mais quel en sera le prix pour que Juan puisse voir la neige tomber au pays Des Anges  ?

Une superbe réussite pour ce premier long-métrage du mexicain Diego Quemada-Diez. On comprend de suite que l'on ne ressortira pas indemne d'un tel voyage. Un regard différent sur l’exil, la clandestinité, où se mêle poésie et tragédie.  Un casting de jeunes talents époustouflants de vérité. Un film poignant par le réalisme violent de certaines scènes et pour adoucir le drame, un très beau défilé de paysages mexicains. Une histoire intense qui n’épargne ni les hommes, les femmes, les enfants et encore moins le spectateur.

Juan, cette neige en valait elle le coup ?

La Cage d'Or, un road–trip, de l’espoir aux rêves déchus.



**  X ** 




samedi 28 novembre 2015

La grenouille qui avait une grande bouche

Keith Faulkner
Jonathan Lambert

Les éditions Casterman
12,95 € (à partir de 3 ans)



Une grenouille avec une énoooooorme bouche qui mange des mouches, rien d’étonnant n’est-ce-pas ? Mais voilà, elle se sent seule. Alors pour tromper son ennuie, elle va de rivage en rivage papoter avec les uns et les autres. C’est que la grenouille qui avait une grande bouche est non seulement gourmande mais très curieuse et veut absolument savoir ce que mangent ses voisins.

Étonnant, 
Le repas de  l’oiseau bleu au grand bec pointu.

Et la petite souris rousse que grignote-t-elle ? 
Miam, très appétissant !

Mais que peut bien dévorer un gros crocodile vert aux grandes dents ? 
Oups ! 
EFFRAYANT ! 

Un album magnifique. Chaque page est animé par un animal en 3D avec des couleurs vives et lumineuses. Une histoire drôle et une chute qui ravira les tous petits mais aussi  les plus grands !
La preuve : Je me suis amusée à lire les mésaventures de cette grenouille à ma grande fille Mathilde et ce fut un réel moment de bonheur que de voir un merveilleux sourire se dessiner sur sa toute petite bouche.

N’attendez plus, plongez dans ce magnifique album, mais gare au gros crocodile vert !

La grenouille qui avait une grande bouche … CRÔ!

Euh ... Paco... ça mange quoi une grenouille ?

**  X  **

lundi 2 novembre 2015

[KOKORO]





Delphine ROUX

Editions PICQUIER 2015
114 pages

Masse Critique Babelio











« Je ne vois jamais mes nièces. Je ne demande pas à les voir. […] Quand je les ai rencontrées la première fois à la maternité, j’étais comme anesthésié d’émotion. Les enfants de ma sœur, la communauté cellulaire, les cheveux similaires. J’ai posé doucement un ourson dans le berceau d’Asami, un mini-Totoro dans celui d’Asaka. Seki m’a fixé intensément. Pendant quelques secondes, j’ai cru retrouver la petite fille qui pédalait en riant sous les seringats. J’ai cru retrouver ce regard enveloppant qu’elle posait sur moi, ses mains tranquilles. Comme un retour à la source de ce que nous avions été »

Il y a des histoires comme celle-ci qui laisse des traces exquises en nous. Une remontée dans le temps qui nous emmène sur les rivages des souvenirs d’une enfance meurtrie. L’histoire simple d’une fratrie à travers le regard d’un jeune homme, Koichi, le narrateur. Inséparables, les liens qui les unissaient paraissent indéfectibles. Seki est une sœur aimante et dévouée. Pourtant, quand un drame survient brusquement dans cette famille, pour se protéger, elle met son cœur en hiver  quant à  Koichi, il reste indifférent au monde qui l’entoure.

« Doucement elle m’a déshabillé, a tenté de me rassurer, de me caresser là où elle savait donner du plaisir à ceux qui la payaient. Mais rien ne s’est passé. Malgré sa bonne volonté. Mon sexe restait mou, j’étais comme anesthésié, le corps dans cette chambre, l’esprit je ne sais où. »

Mais parfois à trop vouloir se protéger, derrière les boucliers de silence se cachent des douleurs qui gangrènent le corps. Des blessures qui assassinent l’esprit. Koichi comprend alors le rôle qu’il doit endosser à son tour pour panser les cœurs abimés et retisser les liens avec celle qu’il aime plus que jamais.

Je croyais qu’il n’y avait que la force tranquille d’un haïku ou d’une plume japonaise pour décrire la sensibilité avec autant de légèreté et de bienveillance. Je me trompais. Delphine Roux, auteure française, réussit à merveille ce court roman que je condamnais d’avance. Chaque phrase laisse planer cette saveur aigre-douce dont seuls, je croyais les asiatiques  capables. Ses mots reflètent une douce mélancolie. Une sagesse sans faim ne laissant à notre âme qu’une note ultime de poésie.

« Parfois Seki me donnait la main comme une mère. Mes doigts pâles dans les siens, nous avancions en cadence. Ma grande sœur qui m’aimait comme une mère. Mon inséparable qui me tendait son existence, au risque de tomber ; qui m’aidait à avancer. »


[Kokoro], à la recherche d’une âme çœur et retrouver l'envie d'une nouvelle vie.  



Un grand merci à Babelio 
et aux éditions Picquier 
pour cette lecture.

[kokoro, coeur]



L'avis de Noukette & celui de Jérôme 

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dimanche 25 octobre 2015

Mon Roi

Un film de Maïwenn
Sorti le 21 octobre 2015






Avec :
Emmanuelle Bercot
&
Vincent Cassel














« Aimer avec passion,
C’est découvrir en soi la capacité à vivre des émotions
Dont on ignorait l’intensité ».


Chaque amour est différent et ne ressemble à aucun autre. Nous sommes tous à la recherche d’un amour absolu. Parfois il nous révèle à nous même et on se surprend à soulever des montagnes. Mais où se situe la limite quand l’amour nous consume et nous dévore de l’intérieur ?

Tony est avocate et Georgio restaurateur. Tout brule sous ses doigts, les femmes, l’argent, l’alcool, la drogue, et pourtant, Tony succombe au charme ravageur de cet homme.  Très vite ils s’aiment avec ardeur, leurs corps fusionnent d’un désir insatiable. Une relation si forte que chacun est vampirisé par l’autre. 

Malgré le fruit de leur amour et les sentiments forts qui les unissent, Georgio garde son rythme de vie effréné. Tony se perd, s’oublie, son corps ne répond plus.  Les abus qu’elle pardonnait, aveuglée par ses sentiments et ses émotions, vont l’étouffer et la descente aux enfers commence : Un Amour Meurtrier.

Mais sans lui, Tony, se sent vide et sans elle, Georgio, n’est plus rien. Dix années d’une relation destructrice pour comprendre qu’aucun des deux n’est capable de rendre l'autre heureux.

Une chute de ski plus au moins préméditée, une fracture du genou et Tony se retrouve dans un centre de rééducation pour 5 semaines. Quelques jours bousculés entre flashbacks et rémission, pour réapprendre à tenir debout, ou peut-être pour réapprendre à marcher seule et respirer sans Son Roi ?

« - Répétez après moi en syllabes détachées le mot GENOU,
- Ge-Nou.   JE – NOUE.  JE  NOUS. » 

Parfois, quand je choisis d’aller voir un film, j’attends de lui qu’il me renvoie à mes propres blessures, mes propres failles, que les dialogues me bouleversent, les images me bousculent et que la musique m’envahisse. C’est un pari plus que réussi avec ce film de Maïwenn. On passe du rire aux larmes, d’un moment de bonheur à un moment de douleur, un véritable uppercut dans le ventre.

Les plans serrés de la caméra ont su capturer les ravages de la passion dans les yeux d’Emmanuelle Bercot, la fascination réciproque sans borne, la folie que murmure Vincent Cassel à mon oreille, l’amour passionnel qui pulvérise une vie !

Mais dans un tout autre registre, non loin d’ici, dans Un Ranch en bordure de mer où l’on sert de la vodka, l’espoir illumine notre chemin :

« Les histoires d’amour finissent mal en général à travers les coups, les actes blessants. Mais l’amour triomphe quand même car on ne peut vivre sans lui ».

Mon Roi« Il n'y a pas de passé, il n'y a pas de futur. Dis-le-toi, il y a un présent jusqu'au bout, tout est présent ; sois présent. Sois présent. »




Quand la musique m'envahit, 
que les images me bousculent, 
et que les dialogues me bouleversent c'est :




mardi 20 octobre 2015

L'ART D'ÉCOUTER LES BATTEMENTS DE CŒUR

Jan-Philipp SENDKER
2002

Prix des Lecteurs 2015

Editions : Le Livre de Poche




« Lorsque je contemple le ciel la nuit, à Rangoon,  je vois des milliers d’étoiles et l’idée que nous pouvons partager quelque chose tous les soirs me réconforte. Nous voyons les mêmes étoiles. J’imagine que chacun de nos baisers s’est transformé en étoile. Et de là-haut, maintenant, ils nous protègent. Ils illuminent mon chemin dans l’obscurité. Et toi, mon soleil, tu es la plus lumineuse de toutes les planètes … Pourquoi le temps demeure-t-il immobile lorsque tu n’es pas avec moi ? Les jours n’en finissent pas. Même les nuits conspirent contre moi. Je ne parviens pas à dormir. Je reste éveillé à compter les heures… »

Bouleversée ! C’est le premier mot qui me vient en tournant la dernière page de ce voyage. Un périple qui nous amène entre  Rangoon, Kalaw et New-York. Pourtant, aussi loin que puisse nous mener un avion, un train, un bateau, le plus grand, le plus beau  des voyages n’est-il pas celui qui nous amène au plus profond de notre Être ?

Julia pensait tout connaître de Tin Win son père, jusqu’à ce qu’il disparaisse du jour au lendemain, sans raison apparente. Après quatre années d’absence et de silence, elle décide de partir en Birmanie sur les traces de cet homme, en quête d’une vérité, d’une identité, d’un pays, d’une raison qui lui permettrait de lui accorder son pardon. Pleine de colère envers ce père démissionnaire, elle découvrira au fil des jours une vérité douloureuse et merveilleuse. Une histoire d’amour intemporelle, celle d’un homme et d’une femme qui se reconnaissent avec le cœur.

Mais parfois les chemins qui mènent à l’Amour sont tortueux et nous obligent à emprunter des routes sinueuses. Ces routes peuvent s’avérer longue et difficile, mais n’est-ce pas le prix à payer pour vivre un intense moment de bonheur ?  Je vous parle de cet Amour inconditionnel que l’on ne vit qu’une seule fois. Celui qui fait palpiter nos cœurs, nous tient éveillé et nous insuffle cet oxygène. Celui qui nous révèle au grand jour et que l‘on donne sans rien attendre en retour. Quand l’amour rime avec passion et dévotion, il nous fait passer de l’autre côté du versant. Un jour on part, on traverse les océans ou tout simplement la route pour ne pas mourir asphyxié par la tristesse et l’ennui. 
 
J’ai suivi Tin Win et Julia pas à pas à travers la Birmanie. Son père est devenu le mien. Je me suis reconnue dans le regard de ce Birman. Son histoire est devenue mienne et c’est dans ses bras que j’ai plongé pour lui offrir le pardon. La fuite cache bien souvent une grande détresse. Partir ou mourir, simple instinct de survie... Quand un dernier sursaut d’espoir nous tient debout et nous donne le courage et la force de traverser la route et de vivre enfin pour soi.   

« Je t’en prie ne t’inquiète pas pour moi. Parfois, il est simplement difficile de ne pas savoir combien de temps encore il me faudra être fort avant de te revoir enfin. Mais ce n’est ni la peur ni la nostalgie qui priment lorsque je pense à toi. C’est une gratitude infinie. Tu m’as ouvert le monde et tu es ainsi  devenue une partie de moi-même. C’est à travers tes yeux que je vois le monde […] Mes fantômes n’ont plus de pouvoir sur moi. Ils ont rétréci à chacune de tes caresses, à chaque heure où j’avais le privilège de sentir ton corps contre mon dos, tes seins contre ma peau, ton souffle dans mon cou. Rétrécis. Domptés. J’ose à présent les regarder dans les yeux. Tu m’as libéré. Je suis à toi » 

L'Art d’Écouter les Battements de Cœur … Boum Boum, entends-tu cet écho qui ne bat que pour toi ? 


Je dédie ce billet à Hitomi. 
Chaque jour une douce pensée s'envole vers toi, au pays du soleil levant.

Merci ma douce Nadine d'avoir fait voyager ce livre d'Amour vers moi.
Une partie de mon cœur est restée en Birmanie.
<3


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dimanche 27 septembre 2015

THE LUNCHBOX

Un film de RITESH BATRA
2013

Avec :
IRRFAN KHAN
NIMRAT KAUR
NAWAZUDDIN SIDDIQUI






« La vie nous secoue et nous berce. 
On se laisse porter, emporter, ballotter de gauche à droite. 
Les années ont filées comme du sable avant que je ne m'en rende compte ... »

A cause ou grâce à une simple erreur de destinataire notre vie peut être bouleversée et prendre une toute autre direction. Est-ce le hasard ou tout simplement la destiné ?

Dans le couple d’Ila,  plus rien ne va. Elle est radieuse, jeune, aimante, attentionnée, mais son mari ne la regarde plus. Pour reconquérir son homme, chaque jour elle lui mitonne sa lunchbox. Des petits plats préparés avec amour, choix et minutie, qu’une société de livraison à Bombay redistribue avant la pause déjeuner. 
Mais la Lunchbox est  remise à quelqu’un d’autre : un veuf, mutique et  solitaire proche de la retraite.

Ila se rend compte de l’erreur et glissera dans la prochaine lunchbox un petit mot d’excuse. Il en ressortira une relation épistolaire entre ces deux cœurs esseulés que rien de prédestinait à la rencontre.

« Merci d’avoir mangé tous les plats. Je les avais cuisinés pour mon mari. Quand j’ai vu que les boites étaient vides, j’ai pensé qu’il allait me dire un petit mot gentil. L’espace de quelques heures j’ai cru que le chemin pour  toucher le cœur d’un homme passait par son estomac. »

Les jours passent, ainsi que les petits mots glissés entre deux mets. Une lunchbox porteuse de saveurs, de messages et de promesses se fait attendre un peu plus chaque jour.
Chacun s’impatiente du petit mot de l’autre. Ils s’écrivent sous la réserve puis peu à peu la confiance s’installe jusqu’à se livrer l’un à l’autre. Ils  parlent de cuisine, de  saveurs, de la solitude puis de leurs désillusions et de rêves déchus.

« Je me demande à quoi pensait cette femme. Arriver jusqu’au toit à dû être une terrible épreuve pour cette mère et son enfant dans les bras. Il faut du courage pour sauter du haut d’une tour, vous ne croyez pas ? »

Quand il n’y a plus d’amour ou de partage dans son propre foyer notre regard s’ouvre vers d’autres horizons. Nous avons tous besoin d’être important dans le cœur de l’autre et de voir briller des étoiles dans ses yeux.

« Je crois que l’on oublie les choses si on a personne à qui les raconter »

Un film qui régale nos papilles, éveille nos sens gustatifs et embaume notre cœur. Une romance sans fioriture, ni paillette à voir quand on a un coup de blues et que l’on veut se ressourcer avec une très belle histoire d'amour. Deux rôles délicieux pour les acteurs principaux. On baigne dans la culture et la cuisine indienne. Le ton est synonyme de justesse et les regards évoquent la douceur et l’espoir. Une mention toute particulière pour la voix-off, la vieille voisine un peu folle du dessus, qui a toute son importance dans cette comédie romantique aux couleurs exotiques et aux douces senteurs épicées de badiane, de cannelle et de curry.

The Lunchbox, quand parfois le mauvais train peut nous amener à la bonne gare …


« Et si tu venais au Bhoutan avec moi ? Au Pays du Bonheur National Brut. »


Si ma Lunchbox ne vous à pas fait saliver, il y a aussi L'Heure du Bentô de manU,
une autre culture, une autre saveur un autre bonheur.



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samedi 15 août 2015

Jardin Zen & Haïkus

Erik Borja
26600 BEAUMONT MONTEUX

Labellisé :
"Jardin Remarquable" en 2005                                            
par le Ministère de la Culture

Elu :
"Jardin de l'année 2007"
par l'AJJH

Label :
"Vignobles & Découvertes"










Il était une fois, perdu dans une petite contrée de la Drôme des Collines, au beau milieu des terres vignobles et à l’abri de toute pollution intellectuelle, un  jardin dans son écrin naturel.

Un petit coin de paradis s’ouvre à nous. Il  nous  invite au respect, à un moment d’accalmie et à une échappée belle au cœur même du Japon. Un instant de poésie, quelques heures en suspens dans la sérénité et dans le plaisir partagé.

Une balade enchanteresse où tous nos sens sont en éveil. Une explosion de couleurs, d'odeurs et de saveurs nous rappellent ce que nous oublions bien trop souvent :

Prendre le temps de regarder,  d’écouter, rêver,  observer  la nature et  vivre à son rythme.

A chaque  pas, Mère-Nature nous offre un présent : Le bruissement de l'eau,  le gazouillis des oiseaux, la fragrance des fleurs, le coassement des grenouilles, la douceur des minéraux, l'horizon à perte de vue, marcher pieds nus sur l'herbe, savourer le temps.

- Oh ! je viens d’être caressée par les ailes d’un Haïku …

Pour commencer la visite nous sommes conviés dans le jardin de méditation, face au soleil levant, une parenthèse en parfait équilibre entre l’homme et la nature. Un paysage s'élève devant nous dans lequel on ne pénètre que par le regard.
Lorsque nous sommes purifiés de toutes pensées négatives, alors les splendeurs de ce jardin s'offrent à nous et la balade peut commencer :

Le jardin de thé,
Le Jardin méditerranéen,
Les cascades,
Le Jardin de la rivière,
Un arboretum d'arbres et d’arbustes rares,
Une bambouseraie,
Des bancs cahin-caha conçus par les secrets de la nature pour prendre le temps de lire, se ressourcer et de se « pauser ».


Une ode à la nature, à l'essence même de la vie, 
Un hymne à nos cinq sens.









«Le plaisir devrait être le moteur de la vie.»















Une fleur tombée
Remonte à sa branche
Non c'est un papillon
Moritake 






















Premier rêve de l'année
Je t'ai gardé secret
Seule, j'ai souri
Shôu

















Dans un vieil étang
Une grenouille plonge
Plouf ! le bruit de l'eau
Basho



Me voici
Là où le bleu du ciel
Est sans limite
Santoka 
A l'ombre des arbres
Du mont Kugami, dans cette cabane
J'aimerai vieillir avec toi
Ryokan
De quel arbre en fleurs
Je ne sais
Mais quel parfum
Basho
Je lève la tête
L'arbre que j'abats
Comme il est calme
Issekiro

La fleur est si belle
Que je n'ose troubler l'harmonie de l'univers
En la cueillant
Zartarian

Si mes mots et mes photos ne vous ont pas convaincus pour cette balade cliquez ici 



Vois combien je t'aime
Je frôle ton doux fruit
Qui de plaisir se gonfle
Zartarian


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lundi 3 août 2015

Le Petit Prince

Film d'animation 
Paramount Pictures France
Réalisateur : Mark Osborne

Sorti le 29 juillet 2015
D'après l'oeuvre de :
Antoine de Saint-Exupéry





«Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. 
Mais peu d’entre elles s’en souviennent ».



Je venais d’avoir 10 ans quand mon père m’offrit un 33 tours. Je sautillai de joie à l’idée de déballer mon cadeau et de découvrir ce vinyle. Que les aficionados de Prokofiev me pardonnent, mais quelle tristesse en découvrant le titre ! Je tenais entre mes mains  « Pierre et le loup ». Un cadeau évident d’un père musicien à sa fille. Il comprit alors le désarroi dans mes yeux et moi, je vis la déception dans les siens. Mais l’amour d’un père n’a aucune limite, il ravala sa fierté et c’est main dans la main que nous prîmes le chemin du disquaire :


- « Et c’est ainsi que je fis la connaissance du Petit Prince. »

Enfant, Je lisais beaucoup : Tintin, la bibliothèque rose, le Club des cinq, Fantômette & Cie, mais je dois avouer que ma rencontre avec l’auteur et ce petit bonhomme tout à fait extraordinaire fut, à 10 ans, mon premier choc littéraire. Je découvrais, la valeur des mots, la poésie et les désillusions d’un homme qui avait perdu ses rêves d’enfants.

Ce fut donc une évidence pour moi d’aller dans une salle obscure découvrir ce film d’animation de Mark Osborne, «Le Petit Prince». Certains crieront au sacrilège, on ne touche pas au chef d’œuvre ! Mais soyez rassurés, cette adaptation reste fidèle et ne modifie en rien le monument du patrimoine de notre enfance. Mark Osborne a eu cette judicieuse idée d'intégrer parallèlement au conte une petite fille, tout à fait extraordinaire, qui part à la rencontre d’un auteur, de questions existentielles et de ce personnage aux cheveux d’or.

Autant vous dire que j’ai passé 106 minutes en apesanteur au milieu des astres et des planètes. Le tout porté par le grand compositeur de musique de film Hanz Zimmer et embelli par la douce voix de Camille. C’est donc un pari plus que réussi. La magie des couleurs, des dessins, des dialogues ainsi que la délicatesse du  stop-motion  opèrent instantanément. C’est l’histoire dans une histoire, d’une petite fille curieuse et audacieuse attendrie par les idées farfelues d’un vieil aviateur qui a oublié de grandir. Un voyage merveilleux au cœur de l’enfance, un rappel aux sources.  L’émotion et les rires sont au rendez-vous. Quant au graphisme et au scénario, ils n’ont rien à envier aux studios Pixar ou Disney. C’est beau, c’est  poétique, une adaptation parfaite avec  une touche d’humour et une larme d’émotion.

Aujourd’hui j’ai grandi. Mon vinyle a été remplacé par un CD, mais j’ai gardé au fond de moi cette petite fille qui me rappelle parfois :

S’il te plaît … dessine-moi un mouton ! 
 
Alors pour tous ceux qui ont gardé une âme d’enfant mais aussi pour tous les autres, prenez un ticket vers les étoiles et si vous tendez bien l’oreille vous entendrez résonner le rire de l’enfant qui sommeille en vous.

« Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? Et vous verrez comme tout change … Et aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d’importance ! »

Le Petit Prince, parce que j’ai gardé mes rêves d’enfant … 






Cette âme d'enfant n'a jamais oublié ce regard de déception.
 Comme un hommage rendu d'une fille à son père, ce CD veille sur moi. 



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mercredi 29 juillet 2015

L'Arrière-Saison

Philippe BESSON

Editions 10/18
2002





« C'est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se forment sur le visage parfois, sans qu'on le décide, qui surgissent sans qu'on le commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu'on ne saurait pas forcément expliquer.
Voilà : c'est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal du bonheur ».

Nous sommes à Cape Cod, aux Etats-Unis, Chez Phillies, au pub around the corner. C’est le soir, une ambiance feutrée, la moiteur et la mélancolie d’une nuit d’automne. Quelques notes de piano d'Erik Satie s’échappent du juke-box. Au comptoir il y a Ben, le barman et Louise. Ils échangent des banalités, traînent leur ennui et trompent  leur solitude dans un verre de bourbon. C'est alors que le tintement à l’entrée du bar annonce une arrivée. La porte s’ouvre, un homme rentre, un revenant : Stephen.

Stephen et Louise ont autrefois formé un des couples les plus en vogue de Boston. Elle, jeune comédienne et lui, brillant diplômé de Harvard. Ils ont vécu ensemble cinq ans d'amour et de passion fusionnelle, jusqu'au jour où Stephen s'est laissé séduire par Rachel, une brillante jeune femme de très haut rang, tout à son image. Il fait un choix, quitter Louise qui lui a fait jurer de ne jamais chercher à la revoir.

Il semblerait que l’heure de la mise aux poings ait sonné. Comment reprendre le cours de l’histoire après toutes ces années d'absence et d’amertume ? Pourquoi Stephen est-il là ce soir ? Est-ce le hasard qui a fait se croiser les chemins ou les secrets du destin ? La nuit leur appartient pour revenir sur leur vie, leur amour déçu, les regrets, les échecs et leurs désillusions. Un face à face à la fois cinglant et émouvant où va resurgir de vieilles rancœurs et les non-dits. Trouveront-ils la lumière au bout de la nuit au doux parfum d’arrière-saison ?

« Elle est convaincue que le monde change, que la vie propose des épreuves mais qu'on peut rester soi-même et triompher de ces épreuves. En fin de compte, les souffrances font partie de l'existence, elles ne peuvent pas nous être épargnées mais elles valent cent fois mieux que des moments insipides, elles sont le prix à payer pour affirmer ce qu'on est et accomplir ce qu'on a décidé ».

Un huis clos tel que je sais les apprécier. Philippe Besson s'est inspiré d'une peinture d'Edward Hopper pour écrire son roman. Pour ces retrouvailles, l’auteur offre à ces oiseaux de nuit la pénombre d’un décor somptueux. Il a su conjuguer avec justesse les dialogues et les âmes esseulées de Hopper. Un tableau et un roman en accord parfait.

Cette œuvre « Nighthawks », les oiseaux de nuit, a été peinte en 1942. Edward Hopper s'est inspiré d'une nouvelle d'Hemingway «The killers» montrant des personnes assises dans un bar typique américain : Une femme de rouge vêtue accompagnée d'un homme, assis tous deux au comptoir, le barman et un homme de dos. La scène se passe tard dans la nuit, un des plus célèbres tableaux de Hopper.

Ce charme jazzy des années 40 et cette bouteille de bourbon n’ont pas été suffisants pour étancher la soif d’un vieux Bison. Pourtant  il y a bien tous les ingrédients pour faire vibrer un ruminant cannibale : Un comptoir, de la bonne musique, une femme rousse aux longues jambes de 111 cm et plus si affinité.

« Tout à coup, ils ne sont plus uniquement leur passé ou leur passif, leurs amnésies criantes ou leurs remontrances muettes, ils ont des corps, des formes qu'ils connaissent bien, des peaux qu'ils ont souvent caressées, des bras qui leur ont servi à s'étreindre, des bouches qui se sont touchées chaque jour pendant cinq ans. Le désir, il est palpable. La violence qu'ils ressentent, qui les heurte tous deux ensemble, elle est physique. Ils s'en retournent aux origines ».


L’arrière-saison, quelques notes d'Erik Satie et deux bourbons …




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