Alma Éditeur
2015
#MRL15
#PriceMinister
- Avec tout ça, le choix devient impossible, non ?
Florin me regarda, placide.
-Le choix ! Vivre, c’est choisir.
La vie est une
question de choix.
Une histoire prend
le sens que nous voulons bien lui donner, en fonction des choix qu’il nous faut
faire pour ne pas devenir l’apôtre des regrets.
Pascal, professeur
de philosophie, loue pour les vacances d’été une maison perdue dans la vallée
de Chantebrie. Seulement cinq maisons, c’est cette raison qui le pousse à
choisir ce lieu isolé pour s’enfuir avec Margaux, son élève de terminale,
amoureuse des mots et de poésie.
Détournement de
mineure me direz-vous ? Vous n’y êtes pas du tout ! Simplement la
fuite de deux êtres aux rêves déchus, à la recherche d’un sens à leur vie, dans
la plénitude, loin de toute terre habitée.
Les jours
paisibles s’écoulent au rythme du soleil quand Pascal va croiser le chemin de
Florin, un homme ténébreux et solitaire.
Une rencontre qui bouleversera le cours de leur vie.
Margaux porte une
trop lourde culpabilité sur ses frêles épaules et fuit le regard de son père.
Pascal préfère la philosophie aux femmes et se réfugie dans les questions
existentielles d’Aristote et Platon tandis que Florin ne ressent plus aucune
émotion. Il reste seul et sans attache désormais, incapable de nouer une
quelconque relation avec ses semblables.
Des écorchés vifs
avec des parcours de vie et des choix qu’ils traînent comme une croix. Mais un
jour, vient le moment de déposer les
armes, de laisser couler les larmes et d’affronter le chemin devant soi.
Pascal, attiré par
cet homme étrange découvre un personnage curieux mais d’une grande intensité.
Florin referme
dans des bocaux plus de quatre mille cailloux, qu’il a choisi et ramassé tout
au long de son existence. Ces pierres précieuses sont comme des garde-fous, des
fragments de sa mémoire. Il les
reconnait dans les moindres détails. Chacune de ces pierres protège les secrets
de son âme, mais il en délivrera les maux au creux de sa main, sous le regard
impatient de Margaux, de Pascal mais aussi le mien.
« Il plongea
ses doigts et en sortit un caillou. Pensif, il joua avec en le faisant rouler
lentement entre son pouce et son index comme l’on tourne le prénom d’une femme
sans sa tête avant de s’endormir. Puis il posa sur la table ce nouveau fragment
de mémoire. »
Au fil des
cailloux, les liens se tissent, les âmes s’apprivoisent et les boucliers
tombent. Chacun apporte une petite pierre à son édifice, puis deux, puis trois
et ainsi peu à peu les brèches du cœur se pansent. Ils passeront les vacances
bercés par la mémoire des uns, des autres et par la bienveillance de la douce
chaleur de l’été.
Pierre Rausfat
fait de magnifiques ricochets dans l’immensité de mon cœur, un très beau lapsus
que le prénom de l’auteur. Ses mots font écho en moi et les jolis petits
cailloux qu’il sème au fil des pages nous guident pas à pas vers notre
chemin intérieur. Les personnages s’abandonnent et nous font prendre conscience
que parfois un lâcher prise est salvateur. Pierre est comme ce minéral précieux
que l’on ramasse au bord de la rivière, un galet unique, rond, plat, blanc et
soyeux que l’on caresse du bout des doigts pour en saisir l’essence et les vertus apaisantes, tout comme ce roman délicat au mille
et une couleur de l’amour et de ses variantes.
« En mars
1998, j’ai joué la plus longue partie de cartes de toute ma vie. C’était une
partie de capateros – un jeu que j’avais appris au Chili. Elle débuta le
vendredi soir après le repas et se termina le dimanche en fin d’après-midi,
juste avant le départ de l’autocar de 17h03 pour les Ratanelles. »
Capateros et sa
variante chilienne, quand une vie se joue sur une simple partie de carte …
Un grand merci aux Matchs de la Rentrée Littéraire Rakuten Group,
ainsi qu'à Pierre Raufast pour ses merveilleux ricochets.
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