lundi 10 août 2020

Les petites épiceries de mon enfance


Lee Mekyeoung

Aux éditions Picquier 


Challenge Coréen chez Cristie 10/5 

Livre coup de cœur !


« Les histoires enrichissent nos souvenirs du temps passé, 
qui ajoutent à leur tour de nouvelles couleurs 

et du sens à la vie. »

          

Aujourd’hui les petites épiceries de proximité disparaissent ainsi que leurs souvenirs pour laisser place aux grandes enseignes, au marketing et à l’anonymat.


Je me souviens de ma petite épicerie au coin de la rue Jean Moulin, rien que l’adresse est porteuse d’histoire. Elle était à 30 mètres à peine de ma maison mais petite j’avais cette impression d’un chemin sans fin. Mon père m’envoyait le soir acheter un bon petit vin, un saucisson et quelques car en sac et roudoudou. Quel bonheur cette fin de journée  ! Je m’y rendais en sautillant et comptais chaque pas de porte. Je me faisais des défis, tous les jours un peu plus vite, mais à chaque fois j’étais arrêtée par un escargot que je sauvais d’une mort certaine, j’évitais d’écraser les fourmis ou j’observais les jolis papillons qui accompagnaient mon chemin. Je rentrais dans cette épicerie ou plutôt cette caverne d’Ali baba. Une vieille dame en tablier blanc, joues roses, et généreuse en tout point de vue, attendait les bras croisés à coté de la caisse enregistreuse. Elle surveillait du coin de l’œil son mari au comptoir du bar où quelques cadavres de 51 attendaient désespérément d’être remplis. Aujourd’hui cette épicerie n’existe plus, mais quand je passe dans cette rue, je ne peux m’empêcher de repenser à cette petite fille insouciante qui sautillait de joie, alors un ou deux  souvenirs sucrés de roudoudou me reviennent en mémoire. 


Depuis 1998, LEE MEKYEOUNG, a voulu immortalisé toutes ces petites épiceries témoins d’histoires, de bons sentiments et de souvenirs. Parfois des personnes font appel à son talent pour peindre une épicerie avant que celle-ci ne disparaisse à jamais. Il lui arrive de retourner sur les lieux de son enfance pour figer ses souvenirs sur papier mais aussi elle capture des instants de vie ça et là au cours de ses promenades et des saisons.  Dans ce recueil, les œuvres choisies parmi des centaines sont dessinées à la plume et l’encre acrylique. 



Hanyan super 2015
Hanyan super 2013


Chaque épicerie à sa petite particularité. Souvent isolée, le décor change au fil des saisons, tantôt blanc, tantôt fleuri par ses magnifiques cerisiers ou sous la lumière tamisée d’un vieux réverbère. Parfois les épiceries sont à coté d’un abri-bus. Sous le auvent, l’épicier attend patiemment sur une estrade recouverte d’une toile cirée jaune. A travers le crayonné de l’autrice on imagine une oreille attentive. On aperçoit une boite aux lettres rouge affamée de bonnes nouvelles. On devine les senteurs des épices, les cris de joie des enfants qui viennent chercher leur glace et tout le charme discret des habitants qui poussent la porte coulissante.


Bomnal gagae 2016

La plume et le trait sont  minutieux et authentiques. Il s’en dégage une mélancolie et une telle douceur de vivre que l’on a qu’une envie :  pénétrer dans l’épicerie sans faire de bruit et observer la vie. 



A Deokpyeong-ri 2014


Promenez-vous au gré des dessins et des souvenirs d’enfance de LEE MEKYEOUNG, l’épicier vous proposera ses délicieux dalgonas. Pupillonnez et laissez votre âme errer dans un pur moment de poésie où règne une atmosphère de sérénité. 


Les petites épiceries de mon enfance... Toc Toc ... Entrez ! 


Kamnamu gagae 2016



« Te souviens-tu de l’hiver il y a quelques siècles 

Où, superposés, nous

Errions dans un rêve enneigé. »



vendredi 7 août 2020

Cook Korean !


Robin HA 

La cuisine coréenne en bande-dessinée

Aux éditions Glénat 


Challenge coréen Chez Cristie 9/5


Puisque nous sommes en période estivale, et que le temps s’offre à vous, je vous propose de faire voyager vos papilles au palais des saveurs et du goût. 


La cuisine coréenne est réputée pour sa finesse, son équilibre et sa diversité. Elle est répertoriée parmi les plus saines au monde. Tous nos sens sont mis en éveil : le goût et l’odorat bien sûr, mais aussi la vue, le toucher et l’ouïe. Quel plaisir de voir toutes ces couleurs et ces textures se conjuguer dans votre assiette et cette symphonie délicate lorsque les légumes rissolent lentement. Cette douce attente n’est que plaisir jusqu’à la bouchée ultime.


L’illustratrice Robin HA est née en Corée du Sud et vit maintenant aux États-Unis.  Elle écrit et dessine des bandes-dessinées  depuis sa plus tendre enfance. L’art culinaire coréen n’ayant plus aucun secret pour elle, elle décide de sortir des sentiers battus et d’écrire ses recettes en bande-dessinée. 


Bien que le graphisme ne m’ait pas attiré au premier regard, ce guide est riche de recettes, de traditions, de saveurs et d’histoire. Il vous mettra l’eau à la bouche pour votre plus grand plaisir gustatif.


Il y a les 7 ingrédients indispensables pour bien cuisiner, et bien qu’au départ beaucoup d’épices et légumes exotiques sont nécessaires, une fois votre placard et frigo bien remplis, Robin vous révèlera ses recettes familiales transmises de mère en fille. Vous aurez de quoi surprendre et régaler vos convives. Ils repartiront avec un délicieux souvenir sur le bout de la langue qu’ils n’oublieront jamais. 


Voulez-vous goûter un kimchi et ses légumes marinés ? Un yakult au soju ? une soupe de nouilles aux palourdes ou bien un ragoût de poulet épicé ?

Je vous invite à mettre la main à la pâte dans la cuisine de Robin HA ! 




Cook Korean,  un festival de saveurs dans votre bouche. 


Mot de la faim :

맛있게 먹어 ! 

Bon appétit !


mercredi 29 juillet 2020

Découvre le Japon et la Corée


Avec Nunaya
Illustrations Meghan Marino
Les éditions Fleurus



Paris - - - - > Séoul  8960 KM - 11h de vol
Paris - - - - > Tokyo 9710 KM - 12h de vol

Reconnaissez-vous un Japonais d’un Coréen ?

Nous, occidentaux, nous avons du mal à faire la distinction entre les différentes nationalités asiatiques. Pourtant nous Européens, nous distinguons facilement un suédois d’un espagnol ne serait-ce que par le physique, mais aussi la langue, la culture, la gastronomie et bien d’autres aspects. Il en va de même d’un Coréen d’un Japonais. L’écriture, le langage, les coutumes, les codes sociaux, les traditions en font deux entités et pays à part entière pour notre plus grand bonheur. 
Bien sûr il y a quelques similitudes le fait de vivre sur le même continent, comme nous autres européens. Mais ne vous amusez pas à dire qu’un Japonais et un Coréen c’est du pareil au même, ils pourraient se vexer et se fâcher. 
C’est comme crier «Allez le PSG» en plein Centre Bourse à Marseille, vous risquez cher !

Pendant que les Coréens se lèvent au Pays du Matin Calme, les Japonais se réveillent au Pays du Soleil Levant. Ces doux noms évoquent charme et poésie. En cela ces deux pays se rejoignent dans la sagesse et la sérénité. Mais pour bien comprendre les subtilités,  je vous invite, avant de boucler vos valises, à découvrir les us & coutumes de chacun avec Nunaya et son guide «Découvre le Japon et la Corée » aux éditions Fleurus. 


Calendrier

Nunaya globe-trotteuse, youtubeuse et rédactrice est passionnée par les voyages et principalement en Asie. Après un séjour de 6 mois à Tokyo, elle décide de découvrir Séoul. C’est un véritable coup de coeur ! Ce séjour qui devait durer quelques semaines se transforme par 3 années dans la capitale et ses alentours. 
Dans ce guide riche en informations, Nunaya, nous embarque pour un magnifique voyage à travers ces deux cultures. 


Bon appétit


Le Japon et la Corée vous fascinent ? D’anecdotes en infos insolites, d’activités et DIY, témoignages, légendes, quiz et tests, le Pays du Matin Calme et le Pays du Soleil Levant n’auront plus de secret pour vous. 

Découvre le Japon et la Corée avec Nunaya ... Un voyage passion Kawaii !



Un grand merci à Babelio, Nunaya et les éditions Fleurus 
pour cette immersion calme et ensoleillée. 

Et pour plus d’évasion retrouvez Nunaya World
Sur FB et Instagram.

Chez Cristie


mardi 14 juillet 2020

Les enfants de la rivière



Kim Jae-hong

Album coup de coeur



« J’ai beaucoup médité sur la nature qui nous entoure.
 Il suffit d’ouvrir notre coeur et nos yeux pour voir sa beauté.
Ne devrions-nous pas essayer de vivre en harmonie avec elle ? »
Kim Jae-hong


Pendant que maman est au marché, Doni emmène sa petite sœur Souni au bord de la rivière Dong. Quel endroit magique pour attendre son retour les bras chargés de trésors. Le temps s’égraine paisiblement au fil de l’eau. 
La beauté des lieux et le silence laissent place à l’imagination. Les rochers affalés sur l’eau depuis la nuit des temps prennent vie peu à peu et nous laissent découvrir un tout autre visage. 
La nature est si fascinante pour les âmes qui la contemplent. 
Si on observe de l’autre coté de la rive, un rocher se transforme en ourson endormi,  un autre en un oiseau géant frappant l’eau d’un coup d’aile. Au loin, la roche devient un majestueux Bouddha et celui ci ne ressemble-t-il pas à un dragon prêt à nous dévorer ? 

Le graphisme presque photographique de KIM Jae-hong est une pure merveille pour les yeux. Il jaillit de cet album la sérénité, l’espoir et la curiosité. Une pointe de vague à l’âme nous effleure pour nous rappeler notre enfance et cette impatience qui coulait dans nos veines quand nous attendions fébrilement le retour de nos parents. 

Prendre soin de la nature c’est prendre soin des siens et de l’enfant  qui sommeille en nous, 
Protégeons les !
Protégeons nous !

Les enfants de la rivière,
Ouvrez grand le coeur et l’esprit et la nature vous délivrera le plus beau des secrets !


***


De ma fenêtre, de l’autre côté du versant, le Vercors se dévoile. 
Les pieds et la tête dans les nuages, Toutânkhamon veille sur moi. 





dimanche 5 juillet 2020

L'arbre-lit


Silène Edgar
Gilles Freluche
Les éditions la Cabane Bleue
Masse Critique Babélio


Valentine a bien grandi et voudrait quitter son lit trop petit. 
Justement, dans son jardin, il y a un poirier vieillissant sur le point de sombrer. 
Son père décide de se servir de ce bois précieux pour lui fabriquer un nouveau lit.
Valentine est ravie, son lit est enfin prêt à l’accueillir. 
La petite fille le caresse, il sent bon le bois, elle sourit et s’endort. 
Quand tout à coup dans le noir, à travers les bribes de rêve, elle entend une voix douce et chaleureuse; le poirier lui murmure une histoire.
C’est qu’après toutes ces longues années, il en a connu des petites filles à l’ombre de ses feuilles et maintenant il a de belles histoires à partager.
Chaque nuit Valentine l’écoute et s’endort dans son arbre-lit, il fait si bon au creux de ses bois.  
Mais un soir, l’arbre-lit est mélancolique et le silence se fait  ... 

A l’époque où la nature ne cesse de jeter des bouteilles à la mer, Silène Edgar nous raconte avec délicatesse et poésie une histoire sur la transmission, le cycle et la beauté de la nature. Le texte est délicieusement enchanté par Gilles Freluche. 

Une très jolie façon d’aborder la nature et l’écologie avec nos enfants et petits-enfants.

 « Les larmes de la petite fille 
touche le poirier,
pénètrent son coeur.
Valentine s’endort.
Une petite feuille s’éveille. »

L’arbre-lit ... à l’ombre d’une fille en fleur !




Je remercie Babelio et les éditions La Cabane Bleue pour cette magnifique balade bucolique.
La Cabane Bleue, une maison d’édition jeunesse qui chouchoute la planète. 



dimanche 14 juin 2020

Le parapluie vert




Yun Dong-jae
Kim Jae-hong


Challenge coréen chez Cristie 6/5
Album coup de coeur



Flic flac floc, 
Le ciel est gris,
L’orage gronde ce matin,
J’ai un joli parapluie vert.
Les ombres diaphanes valsent sur les perles de pluie,
Les gens frôlent les murs,
La boue tapisse mes chaussures,
Un viel homme adossé contre un mur
Une boite remplie d’eau à coté de lui.
Les enfants crient, le bousculent, se moquent,
Il pleut de l’indifférence.
Je m’accroche à mon parapluie vert.
Le vieux mendiant paisible semble endormi,
Plus rien ne l’atteint
Même pas les gouttes de pluie.
Mon coeur se serre
Flic flac floc
Pluie diluvienne 
J’ouvre mon parapluie vert sur la tolérance
Le viel homme est à l’abri ...

Quand la pluie rime avec sagesse et poésie, j'ouvre mon vert parapluie.





dimanche 31 mai 2020

Là-Bas



Rebecca Young 
Matt Ottley


Album jeunesse coup de coeur 2020


« Toi & moi ce sera là-bas »
J.J Goldman

Après 55 jours de dérive due à l’absurdité humaine, je me suis offert le large, un ailleurs, un voyage Là-Bas. 

Dans mon sac à dos j’ai mis, un livre, une gourde, une couverture, mes rêves par milliers et dans une vieille tasse, j’ai emporté un peu de terre de l’endroit où j’aimais tant jouer. 

J’ai pris la mer et j’ai laissé mon bateau glisser au fil de l’eau pour chercher un nouveau chez-moi. 

Durant ce voyage initiatique, la lente mélopée des vagues m’a bercé. Parfois, dans le tumulte de la mer, mon courage était mis à rude épreuve, alors je serrai très fort contre moi ma tasse et mon lopin de terre.
Au milieu de cette étendue d’eau, l’horizon me paraissait sans fin. Le ciel m’offrait un spectacle moutonneux, la nuit avalait les étoiles et de l’embrun scintillait au bord de mes yeux. Il m’arrivait de voir le vol d’un albatros semblable à la légèreté de mon cerf-volant, puis d’entendre au loin la complainte mélancolique des baleines. 

Dans mon bateau, les souvenirs venaient parfois me pêcher, mais les reflets de la mer me ravalaient aussitôt pour m’indiquer l’horizon d’un monde plus beau, d’un monde meilleur où  tout pouvait changer en un souffle. 

Puis un matin, dans ma tasse, un miracle a germé et au loin une île s’est dessinée. 



Si vous avez besoin de prendre le large et de respirer l’air marin, embarquez à bord de ce bateau ivre. Laissez-vous aller à la dérive sous l’effet du vent. Tendez l’oreille et écoutez les vagues se briser en écume. Admirez la mer, le ciel et guettez l’horizon. Ne perdez jamais de vue vos rêves d’enfant. Un voyage qui tient toutes ses promesses, un pur moment de bonheur et de poésie. 

C’est pour ça que j’irai ... Là-Bas. 



samedi 16 mai 2020

Mon amie Momo


Hwang Misun

Challenge coréen chez Cristie 5/5
En partenariat avec Decrescenzo Editeurs 



« Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’Agathe. » 
Baudelaire




Je vous présente Momo. N’est elle pas mignonne avec son museau plat et sa robe blanche tachetée de noir ? 
Mais ne vous laissez pas méprendre. Ma petite chatte à un caractère bien trempé, avec sa mine renfrognée. 
Momo veut dire « poils » en coréen. J’aime caresser son pelage lorsque mademoiselle le veut bien. Quand j’abuse de sa patience, elle peut sortir ses griffes et montrer son agacement.





Un jour distante, le lendemain câline voire pot de colle, Momo est ma meilleure amie. Je lui confie tous mes secrets, mais parfois elle peut se révéler très jalouse et gare à moi si je m’éloigne trop loin de ses quartiers.  Avec sa queue, elle me frôle, me nargue de son air hautain et me fait vite savoir qu’elle est la maîtresse des lieux. 

Quelle douceur cet album ! Les illustrations pleine page sont un vrai régal pour les yeux. Le dessin naïf tout en étant réaliste nous plonge dans l’univers chaleureux de cette petite fille et de son animal de compagnie. Les couleurs vives et tendres captent le regard. De la chambre au salon en passant par la cuisine on se surprend à déambuler à leurs cotés. Nous sommes en totale immersion dans leur maison et qu’il fait bon les observer.


« Quand on est toutes les deux,
On est les plus heureuses du monde! » 

Mon amie Momo... Un joli retour à l’enfance. 



Et c’est parce que la Corée n’a pas fini de me surprendre et me réserve de belles surprises,
 je vais au-delà de ma catégorie « visiteuse » et continue mon voyage au Pays du Matin Calme. 

mardi 12 mai 2020

Dans le temple



Texte de Kim Mi-hye
Illustrations de Choi Mi-ran

En partenariat avec Decrescenzo Editeurs 


 Peut-on avoir des feuilles sur un arbre sans racines ?
뿌리 없는 나무에 잎이 필까 ?
(Proverbe coréen)


Au pays du matin calme, sur le mont Toham à l'est de Gyeongju se dresse le temple de Seokguram.
Ce temple du VIII siècle a été précisément construit en ce lieu afin de recevoir les premiers rayons du soleil, le jour du solstice d'hiver. 

Un petit garçon accompagné de sa maman traversent une forêt inquiétante, un périple long et fatiguant afin de se recueillir auprès du Seigneur Bouddha. Il voudrait prier afin que son vœu soit exaucé : Voir son père revenir, parti défendre son pays des pirates japonais.

Mais avoir l’honneur de se retrouver face à Bouddha demande bien du courage. Le temple est plongé dans la pénombre. Avant d'atteindre la chambre principale, ils devront passer par l'antichambre qui évoque la terre. Elle est gardée par huit dieux et deux Vajrapani aussi effrayants les uns que les autres. Puis après avoir traversé un long corridor où se tiennent les quatre rois du ciel, ils arriveront, enfin, dans la chambre principale en forme de rotonde symbolisant le ciel. Le petit garçon tient fièrement la main de sa maman. Timides, ils hésitent un peu, puis pénètrent dans le temple. Au centre, Le Bouddha les attend en souriant, illuminé par des pétales de lotus.

« Seigneur Bouddha, mon père me manque, 
Faites qu’il revienne vite. »

Ce cheminement initiatique est illustré par de somptueux dessins. Le crayonné au fusain accentue le coté mystique du lieu. Le passage de l’ombre à la lumière se fait tout en délicatesse et poésie. Les images parlent d'elles-mêmes et nous invitent au silence et à la méditation.

Dans le temple, 
Entre ombre et lumière naquit une fleur de lotus. 





Un grand merci à manU pour ce magnifique album jeunesse.
Pour lire le billet de manU c’est ici  



dimanche 10 mai 2020

Jiburo


Challenge Coréen chez Cristie 3/5
En partenariat avec Decrescenzo Editeurs 

Lee Jung-Hyang
Corée du Sud 
2002

« Même un enfant choisit le côté où on l’aime. »
아이도 사랑하는 데로 붙는다.
(Proverbe coréen)

Sang-Woo est contraint de rester chez sa grand-mère durant ses vacances, dans un village escarpé au milieu de nulle part. Deux longs mois avec une inconnue, lente comme une tortue et mutique.  Elle porte sur son visage les stigmates de la vie et ses doigts sont usés par la terre et le dur labeur. Sang-Woo ne connait rien de son aïeule et encore moins de la campagne. Il est un citadin, les yeux toujours rivés sur ses jeux vidéos et de surcroît détestable et irrespectueux.

La rencontre de ces deux mondes sera fulgurante pour ces deux êtres, mais aussi pour nous autres spectateurs, parce que nous connaissons ce conflit qui oppose tradition et modernité. 


Peu à peu, la sagesse de cette femme aura raison de Sang-Woo. Elle ne dit mot, observe, consent et donne tout son temps à ce petit fils ingrat qui ne voit en elle qu’une vieille folle.
Débordante d’amour, elle guidera son petit fils vers les liens indéfectibles. Avec humilité et patience, elle lui apprendra les choses essentielles comme le respect, l’amitié et la confiance.

Mais offrir c’est aussi recevoir. En retour, ce petit bonhomme redonnera du baume au cœur à sa grand-mère et lui apprendra à écrire ses sentiments depuis trop longtemps enfouis au fond de son cœur.

Cette comédie dramatique Coréenne de Lee Jung-Hyang comporte peu de dialogue, ce en quoi je reconnais bien la culture asiatique. La force de ce court-métrage repose essentiellement sur le regard, les silences et la gestuelle. Les deux acteurs convaincants et authentiques crèvent l’écran. Un film coup de poing, messager d’espoir et de transmission, où se mêle, tendresse, rire et larmes pour notre plus grand plaisir.

Jiburo, 
Le chemin de la maison, un aller sans retour !








vendredi 8 mai 2020

Bonjour l’ami




Kang Full 

Challenge coréen chez Cristie 2/5
En partenariat avec Decrescenzo Editeurs 


La pleine lune éclaire les petites ruelles de Wongju. La ville dort. Nous sommes dans un quartier typiquement coréen. Il fait froid et la ville a revêtu son manteau d’hiver.  Un petit garçon va aider un chaton à retrouver sa maison. Ils déambulent à pas feutrés au milieu de la nuit.

- Où vas-tu ? Demande-t-il.
- Je me suis perdu, répond le chat.
Il faut que je retrouve ma maison.
L’enfant ne bouge pas.
Le chaton ajoute d’une petite voix :
- Tu veux m’aider ?

Ils sautent de toit en toit, puis de trottoir en trottoir laissant, dans la neige immaculée, les traces de leurs pas incertains. Au fil de leur recherche ils vont apprendre à se connaître. 
A chaque coin de rue, ils rencontreront un chien à l’allure féroce, puis une souris médusée et un gros matou en colère. Le petit garçon ne comprend pas ce mélange de  sentiments violents et confus et par son innocence, sans le vouloir vraiment, il les guidera vers une réflexion philosophique et pourquoi pas à gagner leur confiance.

La neige ne s’arrête pas d’ensevelir la ville et le froid devient de plus en plus vigoureux. Face à une bifurcation un dilemme se présente à eux :  à gauche ou à droite ?
La fatigue et le désespoir les gagnent peu à peu. Enfin un banc, il est temps de se reposer.

Cette balade enneigée est un ravissement pour les yeux. Leur quête nous amène à réfléchir en douceur sur les difficultés qui se présentent à nous sur le chemin de la vie. Un album attendrissant et bienveillant, parsemé de merveilleuses illustrations, qui enchantera petits et grands.

Bonjour l’ami, 
Un petit garçon, un chaton, des traces de pas dans la neige... C’est beau une ville la nuit !