Editions : Arléa
Septembre 1999
119 pages
Après la blancheur immaculée de
«Neige» me voilà plongée à Venise dans le sombre passionnel de
Fermine «Le violon noir», mais le blanc et le noir ne s’accordent-ils pas en
musique ?
Quand je lis Fermine, je suis sûr
de vivre un moment de Poésie et de rester en suspend à chacune de ses phrases.
Ce roman est un rendez-vous avec soi, avec l’autre, avec ce qui nous parait
insurmontable et pourtant… Ce livre est
une douce symphonie à mon oreille. La délicatesse des notes nous laisse en
émoi, un peu perdu, un peu plus seul ou au contraire nous ramène à l’essentiel
et nous rappelle que la vie est là simple et tranquille.
J’ouvre la première page et je
lis :
« La
vraie musique est entre les notes » Wolfgang Amadeus Mozart
« Aimé des Dieux »
donne Le ton. Je comprends, dès lors, qu’à travers ces 119 pages de sons et de
lumières, je vais vivre le merveilleux. Un poème onirique en somme, mais
Fermine a ce don particulier de nous émerveiller, de sa plume lyrique, avec des
histoires courtes. Certains hommes parlent
peu, sont avare de leurs mots mais il
suffit de les écouter dans leur silence ou de les regarder dans la profondeur
de leur âme pour en voir surgir l’amour et la grâce.
Je vous parlerai donc peu de ce
livre. Il parle d’un virtuose, Johannes, qui avec son archet s’adresse à Dieu.
Il n’écoute pas la musique. Il la vie. Il la ressent comme le sang qui coule
dans ses veines. Ce poème nous raconte les amours d’Erasme, un luthier qui nous
apprend que l’existence est un grand échiquier et que c’est à travers les
échecs qu’on grandit.
Ces pages nous parlent de Carla, à
la voix divine et ensorcelante, mais aussi d’opéras inachevés, de ce violon noir
qui reproduit le son envoûtant de cette étrange et exquise inconnue, d’amitié,
d’amour, de rêve, de la vie, d’une seconde, d’un siècle… Qu’importe si le temps
qui nous est imparti est pleinement vécu.
- Attends que le rêve se réalise et tu seras délivré. Ça finit toujours par arriver. Il suffit d'attendre.
- Longtemps ?
- Le temps n'a rien à voir là-dedans. Quelques secondes ou quelques siècles, ça ne compte pas.
L'attente fini toujours par être délivrée.
Parfois peu de mots suffisent, une
pensée, un silence, un regard, un
sourire sur un quai de gare et tout est dit !
« Le violon noir » de Fermine,
une tessiture qui vous laisse Echec et Mat !
« En vérité, le chemin importe peu, la
volonté d'arriver suffit à tout »
Albert Camus