dimanche 21 septembre 2014

Le violon noir

Maxence Fermine

Editions : Arléa
Septembre 1999

119 pages




Après la blancheur immaculée de «Neige» me voilà plongée à Venise dans le sombre passionnel de Fermine «Le violon noir», mais le blanc et le noir ne s’accordent-ils pas en musique ?

Quand je lis Fermine, je suis sûr de vivre un moment de Poésie et de rester en suspend à chacune de ses phrases.

Ce roman est un rendez-vous avec soi, avec l’autre, avec ce qui nous parait insurmontable et pourtant…  Ce livre est une douce symphonie à mon oreille. La délicatesse des notes nous laisse en émoi, un peu perdu, un peu plus seul ou au contraire nous ramène à l’essentiel et nous rappelle que la vie est là simple et tranquille.

J’ouvre la première page et je lis :

« La vraie musique est entre les notes » Wolfgang Amadeus Mozart

« Aimé des Dieux » donne Le ton. Je comprends, dès lors, qu’à travers ces 119 pages de sons et de lumières, je vais vivre le merveilleux. Un poème onirique en somme, mais Fermine a ce don particulier de nous émerveiller, de sa plume lyrique, avec des histoires courtes. Certains hommes  parlent peu,  sont avare de leurs mots mais il suffit de les écouter dans leur silence ou de les regarder dans la profondeur de leur âme pour en voir surgir l’amour et la grâce.

Je vous parlerai donc peu de ce livre. Il parle d’un virtuose, Johannes, qui avec son archet s’adresse à Dieu. Il n’écoute pas la musique. Il la vie. Il la ressent comme le sang qui coule dans ses veines. Ce poème nous raconte les amours d’Erasme, un luthier qui nous apprend que l’existence est un grand échiquier et que c’est à travers les échecs qu’on grandit.

Ces pages nous parlent de Carla, à la voix divine et ensorcelante, mais aussi d’opéras inachevés, de ce violon noir qui reproduit le son envoûtant de cette étrange et exquise inconnue, d’amitié, d’amour, de rêve, de la vie, d’une seconde, d’un siècle… Qu’importe si le temps qui nous est imparti est pleinement vécu. 

- Attends que le rêve se réalise et tu seras délivré. Ça finit toujours par arriver. Il suffit d'attendre.

- Longtemps ?

- Le temps n'a rien à voir là-dedans. Quelques secondes ou quelques siècles, ça ne compte pas. 
  L'attente fini toujours par être délivrée.

Parfois peu de mots suffisent, une pensée, un silence,  un regard, un sourire sur un quai de gare et tout est dit !

« Le violon noir » de Fermine, une tessiture qui vous laisse Echec et Mat !


« En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout » 
Albert Camus