Film Argentin/Espagnol
de J.J CAMPANELLA
Date de sortie : 2009
127 mn
OSCAR 2010 du meilleur film étranger
Action !
Gros plan sur son regard.
Arrêt sur image.
Deux mains se rejoignent,
séparées par le hublot d’un wagon qui démarre. Deux cœurs esseulés. Il court jusqu’en queue de train et voit la silhouette, de son amour
perdu, devenir minuscule dans ses yeux, mais de plus en plus immense dans son cœur.
Un quai de gare peut être un lieu de bonheur infini
comme un lieu de tristesse et de solitude absolue. Tout dépend si le soleil se
lève, ou se couche.
« II se souviendra toujours de la saveur de la confiture de
groseille, l’imprimé à fleurs de sa chemise de nuit, et surtout, son sourire.
Ce sourire du petit matin qui se mélangeait au rayon du soleil qui caressait sa
joue gauche, et qui … »
Voici les premières lignes du
roman de Benjamin Espósito, protagoniste de ce
thriller. Son histoire est inspirée par un fait divers survenu en 1974. Une
jeune femme est violée et abattue sauvagement à Buenos Aires. Un meurtre dans une
Argentine à feu et à sang, déchirée par la violence, la crise, les émeutes et
la torture. Un pays en pleine répression dans ses années les plus sombres.
Benjamin, retraité du tribunal de
justice profite de l’écriture de son roman pour revenir sur les traces de cette
histoire qui l’obsède depuis toutes ces années. Il veut se libérer de ce
souvenir : un dossier sur lequel il avait travaillé, mais dont l’enquête avait
été rapidement classée par un avocat véreux et corrompu. Ces recherches le
ramèneront sur les pas de sa supérieure
hiérarchique, Irène, qu’il aime secrètement depuis 25 ans, d’un amour incandescent
et passionnel.
Comment ai-je pu passer à côté de
ce film de Juan José CAMPANELLA. Le duo Ricardo
Darin/Soledad Villamil fonctionne à merveille. Le second rôle, interprété
magistralement par Guillermo Francello,
est bouleversant de vérité et reste à mes yeux la meilleure distribution de ce
long-métrage. J’ai cette chance de pouvoir regarder ce film en V.O et ainsi profiter
de toute la nature du dialogue et des merveilleuses répliques dans la langue de
Don Quichotte. Les plans caméra sur les yeux nous ensorcellent et se passent de
toute traduction et commentaire.
Ce n’est pas l’Argentine de la pampa…
Et la dictature argentine est beaucoup moins glamour qu’un regard andalou écoutant
le plus célèbre tango de Carlos Gardel. Mais il s’en dégage une ambiance lourde
de sentiments et de sensualité à travers les jeux des regards. Le tout divinement
mis en valeur par la musique de Federico
Jusid et Emilio Kauderer.
Ce n’est pas le plus grand film jamais vu. Non, juste un bon thriller romanesque. Mais
pourquoi donc un tel film ? Parce qu’il se passe parfois beaucoup de choses
dans les yeux de quelqu’un. Beaucoup de sentiments dans le regard de l’autre.
Et puis il y a Ricardo Darin… Je suis une aficionada de Ricardo comme d’autres
peuvent l’être de Javier Bardem ou de Penelope Cruz. J’aime le regarder, j’aime quand il me
regarde. Et pourtant je ne regarde pas souvent les gens… Mais il est différent
et j’ai cette envie, ce désir, de le regarder dans les yeux. J’adore cet acteur
Argentin (bon ok, je crois que c’est le seul que je connaisse) mais il y a
quelque chose dans le bleu de ses yeux, une aura qui transperce la pellicule et qui me touche.
J’aimerai me noyer dans cet azur, un
regard pénétrant qui me bouscule.
Et puis cette «Joder*» de machine
à écrire, en panne d’une lettre, une seule et unique voyelle qui ne peut se
graver sur le papier
« TE MO »
« JE CRAINS »
et tout le sens en est modifié.
Te (A)mo - Je t'Aime
Mes post it :
« El "pero" es la palabra más puta que conozco -. "te quiero, pero…" ; "podría ser, pero…" ; " no es grave, pero… ". ¿Se da cuenta? Una palabra de mierda que sirve para dinamitar lo que era, o lo que podría haber sido, pero no es. »
« Le "mais" est le mot le plus pute que je connaisse-. "Je t'aime, mais..." ; "cela pourrait être, mais " ; " ce n'est pas grave, mais..." Vous vous rendez compte ? Un mot de merde qui sert à faire exploser ce qui était ou ce qui aurait pu être, mais qui n'est pas ».
« El tipo puede cambiar de todo. De
cara, de casa, de familia, de novia, de religión, de Dios. Pero hay una cosa que no puede cambiar . No puede cambiar de pasión. »
« L'homme peu changer de tout. De visage, de maison, de famille, de fiancée, de religion, de Dieu. Mais il y a une chose qu'il ne peut changer. Il ne peut changer de passion. »
*Putain
*Putain
![]() |
Va a ser complicado.
No me importa
Cerrá la puerta. |
******** The End ********