dimanche 2 novembre 2014

Lecture à l'aveugle ! J'ose !






Auteur(e) : Inconnu
Éditeur : Inconnu
Année   : Inconnue

Expéditeur : Petit curieux ;-) 


Tout comme moi, vous saurez tout de ce roman 
dans quelques heures. 
Mais avant tout, venons en à ce livre de tous 
les mystères et de tous mes tourments. 



"Qui toujours espère Dieu le perd."
(Proverbe Afghan)



"Un air de folie creuse son visage. Alam songe aux déments des hauts plateaux, les rescapés des tueries, ceux qui assistèrent à l’incendie de leur maison, au viol de leurs filles, à la décollation des pères ou des fils à la hache."

Comment parler d’un livre dont je ne connais ni le titre, ni l’auteur, ni la nationalité, ni la quatrième de couverture ? Mon premier livre mystère, bien cacheté et enveloppé avec soin, ne révélant rien de son identité et quel livre ! Un véritable coup de poing auquel j’étais loin de m’attendre !

A dire vrai les trois premiers chapitres ont eu bien du mal à attirer toute mon attention. Et pour cause, mettez-vous un bandeau devant les yeux et marchez sans hésiter ! Même si on vous dit que la route est sans embûche, vous ne pouvez marcher qu’à tatillon. Mais une fois le fil de l’histoire en main, quel bonheur ou plutôt quelle souffrance ! Je ne sais pas qui a le plus souffert en moi : la femme ou la mère que je suis ? ! En refermant ce livre, je suis restée dans un chaos profond. A l’heure même où j’écris ce billet, je ne connais encore rien de ce livre mystère, mis à part qu’il est d’une écriture violente, bouleversante. Une histoire tragique qui me laisse avec cette interrogation :

Dieu existe-t-il vraiment ?

Puis j’ai pensé à une citation que j’affectionne particulièrement recueillie dans « Le choix de Sophie »

"La déclaration la plus pertinente faite jusqu'à ce jour sur Auschwitz n'était pas une déclaration, mais une réponse :
La question : "A Auschwitz, dis-moi, où était Dieu? "
La réponse : "Où était l'homme ? "

Mais alors qui sont les hommes ? Si quelqu'un connait la réponse ! Je réalise aujourd'hui combien nous sommes ignorants du monde qui nous entoure. Étriqués dans notre petit confort, qui sommes nous réellement pour juger autrui sans connaitre, sans savoir ? La parole de  Mahomet est-elle plus sainte que celle de Jésus ? Allah est-il le plus grand, l’Omniscient, sur cette terre ici-bas et dans l’au-delà ?

Dieu est en nous, comme le bien et le mal. Nous disposons des mêmes choix à la naissance mais pas des mêmes chances, c’est une évidence !  Ce livre n’excuse en rien toute cette violence mais il fait comprendre combien l’homme est manipulateur et combien il peut être manipulé.  

« Pourquoi lui-même avait-il le pouvoir de sacrifier ou d’épargner des êtres constitués de plusieurs dizaines d’années d’existence sur cette terre et riches d’une foule souvenirs, de secrets, d’aspirations ? On l’encourageait à jeter des bombes sur des visages et à se récrier de joie pour des motifs de sainteté ou d’honneur. »  

Ce roman nous emmène tour à tour à Paris, dans les montagnes du Pakistan et sur les hauts plateaux du Kandahar en Afghanistan. Là-bas, les mots sont remplacés par des bombes. Les seuls rêves accessibles, sont les mirages produits par La Blanche qui se diffuse dans les veines meurtries.  En guise de jouets, les garçons brandissent des kalachnikovs. Les paysans sont déchiquetés et brûlés. Les femmes sous leurs burqas sont vitriolées. Les jeunes enfants pleurent à l’ombre des cadavres. La seule source de chaleur dans ces existences vient des bombes qui explosent. 

Alam, onze ans, grandit sur cette terre de désolation. Il est tiraillé entre la sagesse et la fascination que lui inspire son grand frère, contraint par la misère à rejoindre le djihad ou à finir en martyre.

« Qu’est ce que vous croyez ? Que je vais vivre comme vous dans la mendicité ? Vous osez me juger ? Dieu me guide vers la victoire !  »

Tout commence en France dans un centre de réfugiés pour enfants de toutes origines. L’auteur (e) nous embarque dans la course effrénée d’Alam entre présent et passé. De Paris, terre promise mais aussi de désillusions, au Kandahar, terre aride uniquement baignée par le sang, nous suivons Alam parmi les rebelles, les insurgés, la vermine, la mort, le souvenir de la belle Malalaï et l’espoir qui s’étiole…

L’auteur(e) m’a parfois un peu perdu mais uniquement par mon ignorance du monde arabe. Alam est toujours parvenu à me reprendre la main pour le suivre sur le chemin de sa vie et me faire comprendre ses sacrifices, sa croix et ses choix ! Mais est ce vraiment un choix ? N’est ce pas plutôt la fatalité ?

Dieu seul le sait…

« Les habitants de cette planète devraient changer leurs méthodes, répondit calmement le Bengali. Toutes les créatures de Dieu sont faites pour l’amour, les humains et les moutons, les poissons de la mer, les chacals et les rossignols. Le bonheur appartient à celui qui s’abstient de blesser ce qui vit, même le papillon.  » 

Par la violence des faits et des mots, j’imagine la plume française d’un homme. Il me plait à imaginer un titre comme  :

 « Alam, l’oublié d’Allah » ou « L’évanoui de Kandahar ».

Ragas & Sagas - Passions & Légendes


Pour connaître le titre, l’auteur et l'expéditeur de ce livre rendez-vous demain !


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**** Roulement de Tambour ****


Opium Poppy
D'Hubert Haddad
Aux éditions Zulma
2011



C’est avec une certaine excitation non retenue que j’ai décacheté ce livre mystère… Quel plaisir de prendre le temps de découvrir ce roman, on irait dit une petite fille devant son sapin de Noël !
J’étais très émue par le titre… OUI… parce que je m’en veux d’avoir négligé dans mon billet la place importante que tient la douce et attachante Poppy dans cette histoire tragique.

De moi-même, je ne serai jamais allée vers un sujet si grave et fort, et pourtant un roman coup de cœur ! Finalement une très bonne idée, cette lecture à aveugle, qui nous permet d’aller vers d'autres horizons littéraires inconnus.  J’adresse donc un immense merci à Jérôme, qui ne m’a pas épargné avec ce livre poignant. Un voyage à la fois fascinant par les paysages, les traditions, les cultures et bouleversant par la dure réalité des faits.

Un très bon choix Jérôme Encore MERCI ! 

** Message perso à quelqu'un qui se reconnaîtra : 
"La Blanche = Opium ;-) " 

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22 commentaires:

  1. Le sujet ne me tente pas vraiment mais une lecture que j'imagine forcément marquante.
    Et que de questions !
    Ça me rappelle quand j'ai lu L'Attentat de Yasmina Khadra, le genre de sujet vers lequel je ne vais pas d'emblée et pourtant, l'écriture m'a emportée et j'ai finalement adoré cette lecture.

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    1. Une lecture qui m'a donné les larmes aux yeux mais tellement belle !

      A lire et à relire !

      ;-)

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  2. Je l'ai reconnu ;)
    C'est un texte très fort, une écriture somptueuse et un auteur que j'adore. Une bonne pioche, quoi !

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    1. Tu as fait BINGO ! J'ai failli passer à côté d'un très beau livre !

      Euh ... Sieuplait la prochaine lecture aveugle : Un livre qui fasse rire ;-)

      BizZZZ :D

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    2. Promis, je ferai plus soft la prochaine fois (même si je ne suis pas certain d'avoir beaucoup de soft en magasin !).

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  3. ah super, ce principe de lecture mystère est originale ! Encore un écrivain que je n'ai pas jamais lu. C'est édité par Zulma, j'aime cette maison d'édition, je suis bien tenté !

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    1. C'est un peu perturbant, au début, de lire un livre dont on ne connait rien : Le personnage principal ? Le but ? et puis finalement j'ai trouvé l’expérience géniale, troublante et ça te permets d'enlever les a priori sur certaines lectures. Je me suis surprise à aimer un livre dont je n'aurai même pas lu la 4eme de couverture... comme quoi nous avons bien des œillères.

      Expérience à renouveler et à faire ...

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  4. Ah Jérôme ... Quel tentateur...c'est le plus fort...par contre le sujet c'est pas ma "came" ( jeu de mots de vieux;-). Joli billet...biz

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    1. Dommage Jack.... J'avais un joli livre tentant pour toi ;-)... c'est bête lolll ;-)

      Bisouilles :D

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  5. Comme les gars de l'avenue, j'adore les éditions Zulma.
    Pour leurs couvertures "flashy" déjà et aussi parce qu'ils publient Audur Ava Olafsdottir bien sûr ! :)
    Je ne m'attendais pas à un tel titre, j'aime beaucoup.

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    1. Quelle émotion quand j'ai découvert le titre... Poppy.... la tendre et fragile Poppy ...

      Une couverture Flashy c'est tout à fait ça ;-) !

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  6. J'ai lu ce roman, je l'ai beaucoup aimé... mais j'avais été incapable d'en parler ! Tu le fais très bien !

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  7. Il doit y avoir quelque chose de perturbant à commencer un livre sans savoir ce qu'il va raconter, où il va t'embarquer. Ne serait-ce que de savoir si c'est un livre typé polar ou typé drame oriente déjà ta lecture... Faudra que j'essaye... Il doit y avoir ce mélange de frustration et de curiosité, une certaine envie mélangée à une petite crainte... Peur de ne pas être embarqué, peur de ne pas aimé et partir sur des sentiers que l'auteur aurait voulu te guidé mais dont aveugle, tu t'égares...

    Sinon, là où je ne suis pas content et ressort frustré, c'est que j'ai également un Hubert Haddad dans ma bibliothèque et que tu me fais regretter de ne pas l'avoir déjà sorti... Rrrh, tentatrice.

    Sinon, oui, je sais cela fait un deuxième sinon, mais comme tes billets se font plus rares, je prends mon temps également pour y poser mon empreinte. Donc, sinon, Jan Garbarek et Ali Khan... Qu'est-ce que j'ai pu l'écouter, celui-là. Merveilleux choix qui me fait encore regretter de n'avoir pas écrit un petit billet dessus. Qu'est-ce que j'ai pu boire comme bière et comme Chouffe sur ce disque. Le nombre de Samedi que j'ai du passer à philosopher avec un ami, appelons le Fred pour préserver son anonymat, dans son salon, dans sa cuisine, sous la lune du Pakistan ou de Grenoble. Quel beau choix tu as fait, et quel plaisir de me replonger dedans. Tout un tas de souvenirs ressurgissent ainsi avec simplement cette musique, ce saxophone et ces voix des montagnes si lointaines...

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    1. Perturbant c’est tout à fait le mot pour décrire une lecture à l’aveugle, mais tu n’imagines même pas la hâte que j’avais de découvrir ce livre.

      Jérôme me connait un tout petit peu et savait que je serai touchée par l’histoire de ce garçon.

      Le but c’est d’envoyer un livre que tu as beaucoup aimé et de le partager avec des personnes que tu apprécies, pour ouvrir d’autres horizons littéraires. Peut être effectivement éviter le gros pavé, parce que si tu te plantes c’est un vrai calvaire pour celui qui le reçoit. Mais comme il a eu raison ! Je ne serai jamais allée vers un sujet pareil. De plus, J’ai pris un malin plaisir à deviner un titre pour ce livre, j’étais persuadé d’être dans l’idée et puis finalement quand je l’ai vu je me suis dit :
      - Mais bien sur, pourquoi n’y ai-je pas pensé, bon sens !

      J’ai adoré ce livre et l’expérience.

      Pour Garbarek, dès que j’ai compris que l’histoire se passait en Afghanistan et Pakistan j’ai tout de suite pensé à cet album. Un petit bijou pour qui sait apprécier la bonne musique. Je sais que tu es un connaisseur, donc c’est avec plaisir que je partage. Garbarek me ramène 20 ans en arrière aussi et que de souvenirs également.

      Mes billets se font rares mais je reviens peu à peu. Une renaissance, un renouveau… parfois il faut savoir s’éclipser pour mieux revenir…

      Un Haddad dans ta bibli, ben tu sais ce qu'il te reste à faire, c'est avec plaisir que je laisserai mon empreinte dans ton ranch ...



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  8. Très beau billet et comme tu sais me donner envie !
    Bon week end !
    Bises

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    1. Merci Jolie Cristie ;-)

      Bon Week à toi aussi
      Soleil dans la Drôme et sur le Vercors ! ;-)

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  9. Va finir par y avoir des toiles d'araignées ici !!!!

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    1. t'as fini oui !!! Je deviens vieille tu sais il me faut du temps ;-)

      <3

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  10. Sors moi un bibliothèque rose et fais-moi un billet nostalgie...Putain de bordel de merde !! ;D

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" La vie est là simple et tranquille. "
Paul Verlaine

" Le plus difficile n'est pas d'avoir mal, mais de renoncer au bonheur. "
J.P.P