Les Editions : Serge Safran
134 pages
2015
« La
littérature doit se vivre avant de s’écrire, et même avant d’être lue :
difficile à enseigner, je le conçois. Laissez donc vos étudiants deviner à vos
vêtements les danses que vous aimez, ce sera déjà ça de gagné pour eux. »
Impossible de résister à un si
bel extrait. C’est exactement ce que j’attends de la littérature : être avalé par le sens des mots, la sensibilité de
l’auteur. Il écrit ce qu’une femme a envie d’entendre et c’est ce qui s’est réalisé
en lisant ce livre. Alain Bonnand me percute avec des phrases subtiles et
pleines d’esprits.
« Rire, se promener, se
jouir, se faire la lecture, se ficher bien du reste. Nous sommes libres d’un
commencement ou l’autre… »
Certaines histoires nous tiennent
par le suspens, le tragique ou bien l’audace. Lire Alain Bonnand, c’est être
pris en otage par la délicatesse de son écriture. Je ressens l’émotion, la
profondeur, la suggestivité de ses propos et ce qu’il a voulu retranscrire dans
la définition même de l’amour et des sentiments. Il nuance, poétise avec
élégance libérant, par petite touche, ce côté féminin que chaque homme possède.
« Qu’est ce que Les grandes choses ? » […] Les grandes choses ? Un essai entre les poteaux après une course de soixante mètres dans la boue, un dimanche matin à Rethel … J’entendais tout à l’heure à la radio, la grande pianiste Maria-Joao Pires raconter qu’elle stationne toujours son camping-car devant la salle où elle va donner des concerts, de façon à pouvoir pendant l’entracte aller faire la vaisselle et s’occuper de ses deux petites filles… Ou, pour rester dans le domaine de la musique, autre musique, autre pianiste autre époque, Samson François, tard hier à la télévision, dans des images d’archives : Samson François une bouteille de scotch au pied de son tabouret, attaquant un prélude de Chopin d’une main en tirant sur sa cigarette de l’autre … Après qu’on est vu ça, je ne sais pas si on a les idées plus claires quant à ce qu’on peut faire de grand dans la vie mais, au moins, on aime la musique ! »
« Qu’est ce que Les grandes choses ? » […] Les grandes choses ? Un essai entre les poteaux après une course de soixante mètres dans la boue, un dimanche matin à Rethel … J’entendais tout à l’heure à la radio, la grande pianiste Maria-Joao Pires raconter qu’elle stationne toujours son camping-car devant la salle où elle va donner des concerts, de façon à pouvoir pendant l’entracte aller faire la vaisselle et s’occuper de ses deux petites filles… Ou, pour rester dans le domaine de la musique, autre musique, autre pianiste autre époque, Samson François, tard hier à la télévision, dans des images d’archives : Samson François une bouteille de scotch au pied de son tabouret, attaquant un prélude de Chopin d’une main en tirant sur sa cigarette de l’autre … Après qu’on est vu ça, je ne sais pas si on a les idées plus claires quant à ce qu’on peut faire de grand dans la vie mais, au moins, on aime la musique ! »
Alain, écrivain, referme
gentiment la porte au nez d’Adeline, grammairienne et professeur d’université.
Elle souhaitait faire un travail d’étude à ses côtés. De mails en mails va naître entre ses deux passionnés une
correspondance des plus sensuelles toujours sur le point de basculer entre raison
et passion. Alain se livre, se délivre et se raconte allant jusqu’à sotir une
malle contenant de vieilles lettres relatant
une histoire d’amour au doux nom de Sylvie, « La petite sorcière ». Un
échange épistolaire séduisant avec une touche d’humour, un brin de passion et
de folie. L’auteur a l’art et la manière de nous tenir en
équilibre entre fiction et histoire vécue, à nous de choisir ce qui nous sied
le mieux.
« Nous ne devrions pas dire « sexe »
entre nous, heureux comme nous sommes déjà de faire plaisir à l’autre. Nous
donnerons du plaisir aux mots. Sauf quand nous serons tête-bêche. Nos mots et
nos silences tout nus, le roman pas compliqué d’Adeline et Alain. »
« …Nunca morirá el placer,
De perder al encontrar
Piel de mujer,
Grito azul cuando un beso
La hace vivir.
Y en mi pecho el
estallar
De un rosal para tu jardín.
Desnuda se entregó,
Cuando mi voz
Buscó su piel bajo la luna. »
Julio Cortázar
Un grand Merci à Alain Bonnand et aux éditions Serge Safran
pour cette délicieuse histoire.
Petit message personnel :
En plus d'être Un Péché Mignon, j'ai les yeux noirs !
;-)
Délicatesse, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cet auteur. Toujours un grand bonheur de le lire.
RépondreSupprimer(et sinon, je suis certain que tout le monde va cliquer sur ton dernier là avec une invitation pareille ;) )
Pourtant mon "Là" est bien moins excitant que mon "ICI"
SupprimerTout est dans l'art de suggérer ! ;-)
Encore merci car c'est grâce à toi que cet auteur est rentré chez moi... et quel bonheur !
J'ai commencé par cliquer pour jouir avec Cristina. Il y a des moments dans la vie où il faut prioriser l'essentiel. J'ai commencé par commander duas cervejas. Maintenant, je peux jouir ces deux brunes, non je ne parle pas des bières qui sont blondes, mais de Maria-Joao Pires et Cristina.
RépondreSupprimerNos mots et nos silences tout nus, j'adore. Le silence, être nu...
J'espère que tu as pris ton pied :)
Supprimer"Nos mots et nos silences tout nus", et moi donc, une phrase parmi tant d'autres qui a percuté ma sensibilité. Ce sont exactement des phrases qui me touchent.
Et puis celle-ci :
"Les silences", n'est ce pas déjà beaucoup de bruit ? J'adore ! ^^
Il a raison, il m'arrive bien souvent d'écouter le silence.
Et pour tes duas cervejas, tu nous proposes quoi ? ;-)
Bon ben moi Edith, je ne la connais pas donc...^^
RépondreSupprimerJe serai curieux de savoir combien ce lien va avoir de visites grâce à cette accroche !!
Ooohhhhh si peu ;-)
SupprimerTouchée coulée moi aussi... Cet auteur a vraiment l'art de nous prendre dans ses filets ! ;-)
RépondreSupprimerEt comment ! Un auteur à découvrir ...
SupprimerMerci de ton petit mot du bout du monde ;-)
profites bien !
Le titre est sublime!
RépondreSupprimerJe vais vite aller découvrir ce récit, je suis curieuse.
Et le poème de Cortazar...Ahhh, moi qui aime tant la langue espagnole...
Et je te conseille aussi "Il faut jouir Edith" du même auteur que j'ai adoré... un livre coquin avec une très belle écriture !
Supprimer« Rire, se promener, se jouir, se faire la lecture, se ficher bien du reste »
RépondreSupprimerAh ouiiiii! ^^
Une correspondance sensuelle qui me fait envie, qui donne le goût de « basculer » sur les valses de Chopin...
Gros becs à ma Roussette xxx
J'aime les romans épistolaires et celui ci est particulièrement bien écrit ... sensualité, finesse au rendez-vous.
SupprimerViens valser dans mes bras ma tite Nadine, que je te donne le tournis :D