Un film d'Alejandro González Inárritu
Avec :
Sean Penn
Benicio Del Toro
Naomi Watts
2004
« Combien de vies vivons-nous ? Combien de fois mourrons-nous ?
On dit qu’au moment précis de notre mort nous perdons tous
21 grammes, sans
exception… »
Je m'appelle Cristina. Les paradis artificiels au fond d'un trou miteux ou assise sur un chiotte dégoulinant de merde, je connais. Je suis une ex-junkie. J'ai goûté à tout, LSD, morphine, rails de cocaïne à m'en faire éclater les veines et le nez. C'était mon quotidien. Mais je m'en suis sortie grâce à l'amour de mon de mon homme et de mes deux filles, les trois amours de ma vie. Le Bonheur enfin !
Lui c’est Paul. Il est dans l’antichambre de la mort. Des
années qu’il attend désespérément un don d’organe. Son cœur le lâche peu à peu,
alors il attend qu’une âme meurt : une femme, un enfant, un homme. Qui
sera le malheureux élu pour que lui vive, pour qu’un cœur puisse à nouveau battre
en lui.
Voilà Jack, un extaulard. Rongé par le remord, il trouve son
salut dans la maison de Dieu. Il expie
ses fautes à travers la bonne parole du Christ. Désormais son chemin est guidé
par la foi et la prière.
Nos destins s’entrecroisent. Comment ? A la suite d’un
drame. Je pensais être enfin épargnée, mais non ! La vie ne calcule
pas ! Elle tranche dans le vif,
comme une lame de rasoir. Aucune pitié ! Elle ne regarde pas si ce sont
des enfants, des innocents. Trois
destins réunis à cause d’un moment d’inattention. Il est terrible de penser
qu’une toute petite seconde suffit à changer le cours d’une vie, de nos trois putains
de vies.
« La terre a
tourné dans le seul but de nous réunir.
Elle a tourné sur elle-même et en nous,
jusqu'à ce qu’elle finisse par nous réunir dans ce rêve incroyable. »
Eugenio Montejo poète
Vénézuélien
Tout nous oppose et rien ne présageait notre rencontre, ces deux hommes et moi. Entre haine, passion,
vengeance et rédemption, nous nous entretuons au cours d’une lente descente aux
enfers alors qu’une seule fraction de seconde aurait suffit…
Cette rencontre révèle combien la vie est fragile et
que tout peut basculer en un instant. Le jeu de caméra d’Alejandro González
Inárritu est prodigieux, rien n’est laissé au hasard. Aucune chronologie,
aucune règle, tout est déstructuré, futur, présent, passé. Le temps se croisent, se mêlent, se démêlent. Il nous
perd en chemin pour nous récupérer, à chaque fois, un peu plus déchiré, un peu
plus anéanti, par ces cœurs meurtris. La
gravité et la performance des acteurs
ainsi que le turn-over de la caméra nous laissent à bout de souffle. C’est à
nous de reconstruire le puzzle de cette tragédie, mais au fur et à mesure
tout s’imbrique et reprend son sens pour
nous révéler avec violence l’horreur de la vie et le
poids de notre âme.
« Que peuvent
contenir ces 21 grammes ?
Qu’est ce qu’on y
perd ?
Quand perdons-nous
21 grammes ?
Qu’emporte-t-il ces
21 grammes ?
Que gagne-t-on à cette
perte ?
Que gagne-t-on ?
21 grammes, le poids
de cinq pièces de monnaie.
Le poids d’un colibri, d’une tablette de chocolat… »
21 grammes, on naît, on vit et on meurt …
« Pues cuando ardio la pérdida, reverdecieron sus maizalez. »
« Parce que ce dont on ne se souvient pas, révèle ce qu'on ne peut oublier. »
Alejandro González Inárritu
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Très belle critique pour un très beau film.
RépondreSupprimerUn film construit comme un puzzle où chaque nouvelle séquence permet d'avancer dans l'histoire... Ou de nous perdre comme tu le dis si bien. Difficile à suivre, tant le réalisateur s'est plu à déstructuré son film. Bravo pour tes mots, qui rendent si bien hommage à ce film. Et puis, il y a Naomi Watts, quand même...
Je suis un inconditionnel de ce réalisateur mexicain que je consomme facilement avec une bouteille de Tequila o dos cervezas, por favor.
21 grammes, la tablette de chocolat ? C'est avant ou après que tu l'ais entamé ?
C’est déroutant au début et puis on comprend rapidement les allées et venues du réalisateur. Il tourné le film caméra sur l’épaule. J’ai adoré ses plans, ses flashbacks, la profondeur des acteurs.
SupprimerJ’ai fait des recherches sur le film et choses intéressantes, les scènes ont été tourné dans l’ordre mais le réalisateur les a assemblées dans le désordre ! Quel génie ! Des boomerangs qui te pètent à la figure et tu comprends pourquoi au fur et à mesure. Pourquoi ce regard, pourquoi ce geste, pourquoi ce mot et pas un autre… Un film grandiose ! Et je ne vais pas m’arrêter là avec ce réalisateur au nom MAGNIFICO ! J’ai bien envie de découvrir le premier volet « Amours chienne »
Naomi Watts très belle et émouvante dans ce film. C’est Katrin Cartlidge qui devait tenir le rôle mais elle est décédée avant. Naomi a accepté le rôle sans finir le scripte. Tu m'étonnes !
Euh .... 21 g la tablette de chocolat.... !!! ^^ Bon ok j'ai mangé quelques carreaux .
Faute avouée à moitié pardonnée ? ^^ ;-)
Un film qui semble marquant, autant par son sujet que par son traitement. J'en avais entendu parler mais je ne l'ai pas vu. Si j'ai l'occasion, je le regarderais...
RépondreSupprimerUn film marquant tant par le jeu des acteurs que par le sujet ...
SupprimerTu sais ce qu'il te reste à faire... :D
Un film que j’avais adoré et que je devrais revoir! Avec trois acteurs grandioses en plus, dont Sean Penn, l’un de mes grands favoris. C’est drôle parce qu’il y a trois semaines j’ai justement vu au ciné un film d’Alejandro González Inárritu, Birdman, où il est à la fois producteur, scénariste et monteur. Un grand moment de cinéma!
RépondreSupprimer« Parce que ce dont on ne se souvient pas, révèle ce qu'on ne peut oublier. »
Je n’oublierai jamais cette phrase. Que c’est beau et vrai…
P’tits becs en plein sur ton nez xx
Je connais que très peu les acteurs et le réalisateur donc une grand surprise.
SupprimerLa phrase que je cite est écrite par Alejandro Gonzalez en hommage à leur bébé qu'ils ont perdu quelque jours après la naissance.
Oui c'est beau, vrai et douloureux.
Des petits bisous tout plein ma Nadinexx
21 g je prends ! Tu sais vendre ! ;-)
RépondreSupprimerContente de te revoir Cristie :D
SupprimerUn film que tu sauras apprécier ;-)