Editions : DARGAUD
2013
(Emprunté à la médiathèque)
«J’ai compris à quel point un enfant pouvait porter les blessures
familiales,
jusqu’à celles jamais cicatrisées des générations
précédentes».
C’est en cherchant au fond de soi
que nous découvrons ce que nous sommes.
Le plus beau des voyages n’est-il
pas celui qui nous mène au plus profond de notre Être ? Parfois, il se révèle
être un long et douloureux pèlerinage, un chemin de croix jonché de souvenirs heureux
et malheureux. Parfois, la clé de la
libération est juste là, au bout du chemin, mais c’est un parcours difficile ou
seule la personne concernée peut trouver la solution. Elle se retrouve face à
de douloureuses vérités. Ces révélations vont lui permettre de faire sauter les
verrous, avancer, tourner la page et enfin s’épanouir. Nos fantômes, nos morts,
sont souvent lourds à porter. Ils s’imposent à nous, nous dictent notre
conduite, malgré nous, malgré tout.
Léa vient de perdre son père et
de cette absence vont surgir de vieilles névroses enfouies depuis bien trop longtemps. Un père médecin absent, une
mère dépourvue d’amour, au cœur sec et cloîtrée dans un deuil. Sans cesse
hantée par un sentiment de vide et d’abandon, Léa est comme invisible et c’est dans
ce désert de sentiments qu’elle grandit, dans une détresse totale, parmi les
non-dits qui mutilent. La mort de son père va l’obliger à affronter de vieux
démons et réveiller les conflits intérieurs qui s’abattent sur elle. Léa est tiraillée
entre la petite fille qu’elle a été et la femme qu’elle veut être. Un face à
face, empreint de souvenirs, qui nous laisse le souffle court.
J’ai refermé cet album dans les
larmes car il sonne juste et vrai. Une flèche en plein cœur qui nous ramène à
la perte d’un être cher et qui fait ressurgir de vieilles blessures. Secrets et
non-dits empoisonnent et emprisonnent
notre existence alors qu’il suffirait parfois d’un « je t’aime »,
trois petits mots à prononcer avant qu’il ne soit trop tard.
Ce one-shot est ma première
rencontre avec Springer & Zidrou. Une histoire magnifique, juste, poignante
délicatement menée par Zidrou tandis que Springer nous offre un graphisme
expressif aux tons vifs comme pour désamorcer le côté sombre qui va crescendo
au fil des pages.
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"Les parents ne savent pas tout l'amour qu'il peut y avoir dans un dessin d'enfant !" L'avis de Jérôme c'est Là L'avis de Jacky c'est Ici |
André Gagnon
Balade vers un Souvenir Lointain
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