Roman
Editions Julliard 2013
204 pages
Lecture partagée avec Jacky
"Sous le regard de Chris"
«Il est au printemps, elle est à l’automne
Son cœur se prend, le sien se donne
Et sa route est déjà tracée…»
Louise, la quarantaine, écrivaine en mal
d’inspiration, part s’isoler en Toscane. De là, on voit la mer. Elle a besoin
de cet exil, de la solitude de la plage, du silence de Livourne pour retrouver
une plume féconde et poursuivre l’écriture de son roman. Elle est une femme de
caractère, qui assume pleinement ses actes, ses pensées et c’est avec un esprit
libre et sans scrupule qu’elle se jette corps et âme dans les bras du jeune
Luca. Elle succombe sans retenue à la fougue, l’insolence et l’impétuosité de
ce jeune étudiant militaire qui pourrait être son fils. Peu importe la
différence d’âge, elle vit pleinement cette amour, cette frénésie du
commencement. Mais où est le problème me direz vous ?
Tandis que Luca vit très bien son rang
d’amant, Louise manipule et pourtant on la suit dans cette clandestinité
interdite. L’infidélité entraine un mensonge et puis un autre. Plus rien ne
compte, elle s’enivre de ce jeune corps qui réveille en elle ses démons
endormis. Elle n’obéit plus qu’au désir et à l’animalité. Cette passion
l’entraine dans son roman et l’écriture jaillit. La sensualité, son corps repu
collant de sueur et de suc, toutes ses scènes échouent dans son roman. Rien
n’est perdu, tout lui sert.
Mais François, ce mari irréprochable,
attentif mais effacé se doute et s’inquiète de ce silence. Alors il est prêt à
tout, même l’irraisonnable pour comprendre et récupérer sa femme tant qu’il en
est encore temps. Mais Louise est une pièce maitresse dans ce damier. Dénuée de
toute culpabilité, elle mène le jeu et se fiche pas mal de la fidélité, pour
elle la question du sexe n’entre pas en concurrence avec celle de l’amour.
Alors vient inexorablement le moment de vérité, avec violence et fracas. Un
face à face triangulaire entre une femme puissante et égoïste et deux hommes
que tout oppose, empreints à de forts sentiments.
Un trio de choc vertigineux comme je les aime.
Je ne me lasse pas de la plume de Besson, sa façon de toujours me surprendre et
de me heurter. Il jongle avec les sentiments et les émotions. Son écriture nous laisse en apnée jusqu’à la dernière page
en appuyant là où ça fait mal, là où ça
dérange. Il a ce don de mélanger la violence de
l’amour dans un acte interdit et de nous impliquer dans son histoire tout en laissant
place à une seule question : Et moi qu’aurai-je fais dans cette situation ?
De là, on voit la mer, une vaste étendue
d’amour à en perdre l’horizon !
***************
Mes marque-pages :
"Il y a des moments dans une existence où on demande la vérité alors qu'on présume qu'elle va nous heurter. Des situations dans lesquelles on renonce au confort de l'ignorance, aux vapeurs anesthésiantes de l'incertitude et où prend le risque du réel, de la dureté du réel. Des exaspérations telles qu'on a besoin d'en finir, une bonne fois pour toute. Des secondes de frisson et de flambe où on pousse toute sa mise sur la table en attendant de connaître le jeu de l'adversaire et d'apprendre s'il est meilleur que le sien ou pas".
"Elle ne pense pas non plus aux années qui les séparent afin d'occulter que ce sont les années qui les condamnent. Elle s'abandonne. Le mieux, n’est ce pas, c'est encore de s'abandonner".
Mon post it :
Merci Jacky pour ce voyage, ce texte sublime, ce petit mot et ce partage. Avec Philippe Besson tu ne pouvais me faire plus plaisir.
Pour lire le billet "Sous le regard de Jack"
Je savais que tu allais aimer ce roman...une évidence...Philippe Besson...sa sincérité...son écriture...qui nous touche...cet auteur trait d'union de notre littéraire amitié...j'en suis bien heureux...le premier extrait que tu cites est sublime...et tu vois il m'avait "échappé"...
RépondreSupprimerSeule une femme "voit" ce qui échappe aux regards des hommes...
Très beau billet...
Partant bien sûr pour une prochaine lecture commune...
Et je te laisse le choix...^^
Des bisous...pleinssssssssssssssssss
Mais non rien ne t’as échappé Jacky, ma citation n’est pas du livre mais d’une chanson.
SupprimerQuand j’ai reçu ton livre et que j’ai lu le sujet j’ai su tout de suite que j’allais utiliser cette citation extraite de la chanson de Charles Aznavour « Mourir d’aimer». Rappelle toi de ce fait divers début année 70, soit nous étions très petits. Cette prof d’une trentaine d’année qui tombe amoureuse de son élève et qui sous la pression médiatique s’est donnée la mort. Charles Aznavour a chanté, en hommage, « Mourir d’aimer » et Pompidou dans une interview cité un poème de Paul Eluard.
Merci pour le compliment et pour ce sublime partage. Avec Besson tu as fait BINGO ! ^^
Bisouillessss :D
Moi, mon remords, ce fut
Supprimerla victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.
Paul Éluard.
Très joli billet aussi Cristina ! Il me faut découvrir cet auteur que vous aimez tant tous les deux ! Bisous
RépondreSupprimerLance toi, Philippe Besson j'adore... je n'ai jamais été déçu. Son écriture me touche tout simplement ;)
SupprimerTrès beau billet, touchant comme semble l'être cette histoire...
RépondreSupprimerMerci mon manU...
SupprimerJe ne me lasse pas de lire du Besson... :)
Il est beau ce billet, vraiment. Il faudrait que je donne afin sa chance à Philippe Besson, il le mérite !
RépondreSupprimerOui donne lui sa chance, tu ne devrais pas regretter... et fais moi un joli billet ...
SupprimerJ'ai beaucoup aimé Arrière saison aussi, et Un homme accidentel... :D
J'ai bien aimé tes impressions. Tu en parles simplement et cela a le don de me donner l'envie. De là, je vois la mer, mais je ne sens pas encore les embruns.
RépondreSupprimerMerci, je le rajoute à ma liste.
Tiens, une mouette... Et mon verre de Lambrusco, il est où ?
Si à travers mon humble billet tu as entendu la mouette passer alors je suis la plus heureuse... ^^
SupprimerUn verre de lambrusco j'ai pas, mais un verre de Chianti... c'est parti :D
j'aime beaucoup l'écriture de Phlippe Besson. Tiens tiens, je l'ai pas vu passer celui-là. Il faut que je me rattrape. Tu donnes envie. Merci !
RépondreSupprimerMerci à toi :D Philippe Besson c'est mon chouchou littéraire !
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