jeudi 28 novembre 2013

Sauf les fleurs


Nicolas Clément

Editions : BUCHET.CHATEL
2013
75 pages

(Livre reçu par surprise)






Magistral !
Ce récit ne se raconte pas, il se lit pour en apprécier toute la saveur. L’histoire en somme est simple, ce sont 75 pages que l’on tourne avec une extrême douceur pour ne pas en abimer la qualité des mots, un bouquet d’émotions au texte puissant et violent. Derrière chaque ligne se cachent des fleurs et leurs pétales nous délivrent tour à tour un florilège de sentiments forts et poignants comme la souffrance, la haine, le désespoir mais aussi le désir et l’espoir d’une vie meilleure.
Nicolas Clément raconte une enfance fauchée, l’absence qui tue, les âmes et les corps mutilés, les maux qui agonisent au fond de la gorge et ces cris que l’on étouffe dans l’oreiller. Il parle d’un drame, de larmes, de l’humiliation, du lien maternel, de ce père, avare de mots comme de sentiments, qui ne connait que le langage des poings, de cette rage qui nous ronge et nous condamne à l’irréversible. Mais au milieu de ce chaos et de cette misère sociale, il y a l’amour comme seule échappatoire, un souvenir bienveillant et un petit frère au cœur innocent  «qui ne demande à l’existence qu’un peu de brise pour son un cerf-volant**»
Deux lectures m’ont été nécessaires afin de m’imprégner totalement de la subtilité du style. La maîtrise elliptique de l’auteur bouscule. Les émotions sont palpables, les sentiments sont décrits avec une telle profondeur que les mots font encore écho en moi. La poésie de chaque paragraphe, de chaque phrase nous saisit et nous émerveille.

«J’attends la cloche qui me délivrera. Sous le préau, je me jette dans les bras de Léonce, mon frère.  C’est juste une dictée, Si tu as zéro, j’ai zéro aussi, on se trompe au même endroit, on se plante pareil, on reste groupés. Je suis au bord du puits. Léonce me tend son mouchoir à carreaux, Ne pleure pas, Marthe. Je laisse la tristesse redescendre et respire, délestée du poids que j’étais. Je masse mes jambes. Je ne me sens plus fautive. La vie est longue, mon frère est là. »

Sauf les fleurs… Un parfum enivrant que je ne suis pas prête d’oublier…

Un grand Merci à Cristie pour ce livre, un véritable petit bijou !

** « Mère » poème de M. Carême


Nicolas Clément


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12 commentaires:

  1. On reçoit parfois de bien belle surprises...

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  2. C'est un très beau texte et en parles magnifiquement. Je suis bien content que Cristie te l'aie fait découvrir, j'étais certain qu'il te plairait.

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    1. Merci jérÔme ^^

      Vu la force des mots j'ai eu quelques maux, j'avoue, pour ce petit billet.
      J'ai été surprise par le style et très vite conquise par la qualité du texte... Magnifique... Très dur mais un texte bouleversant...

      A lire absolument

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  3. Mutilation, agonisant, poing, étouffement, fauché, larmes, humilier... J'oublie la rage, les cris et les pleurs...
    Y'a de l'ambiance ! Et après ça, qu'est ce qu'on fait ?

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  4. Je suis heureuse qu'il t'ai plu Cristina. C'est un livre que je voulais vraiment partager car je le trouve empli d'espoir ...

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  5. Un très joli moment de ma vie la lecture de ce livre...une écriture d'une poésie qui touche à l'infini...un coup de cœur de 2013...juste derrière "Profanes" de Benameur...
    Bon week-end...

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    1. Merci Jacky Jack. Un coup de cœur pour moi également... Un coup de maître pour un premier roman... un auteur à suivre...

      Bon WE ;)

      Bises

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  6. on m'en a dit que du bien. Un texte j'imagine très fort. C'est noté pour moi !

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    1. Un texte particulier, très poétique qui nous laisse sans voix

      merci Guillome de ta visite ;)

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