Editions : Gallimard
266 pages
2010
Waouh quel choc littéraire ! Un nouveau coup de maître
pour Monsieur Antoni Casas Ros !
J’ai touché les étoiles avec «Le Théorème d’Almodovar» du
même auteur, mais j’étais loin d’imaginer que c’était le nirvana qui
m’attendait !
Antoni Casas Ros frappe encore plus fort avec ce roman qui m’a bouleversé
corps et âme et je veux bien la vendre au diable, Antoni, pour qu’un autre roman sorte tout droit de vos
entrailles. Parce que l’auteur va chercher plus loin au plus profond de son
être pour faire de ce livre, mon livre, et vous comprendrez Ô combien je ne
suis pas si loin de la vérité. Je n’ai pas le souvenir d’avoir ressenti quelque chose d’aussi fort, à tel point que j’en
suis à me demander comment, après une telle signature, un futur roman pourra me
transporter aussi loin. Peur de trouver mes prochaines lectures vides et dénudées
de sensations si délicieuses et exaltantes. Vous est-il déjà arrivé d’écouter
une musique si intense qu’elle vous tient en suspend ? Au moment où la
dernière note se meurt, c’est la chute fatale, un vide étrange presque douloureux.
C’est ce vertige que j’ai connu en lisant ces mots. L’histoire nous happe dès la première page,
on ne peut plus lâcher ce roman, comme accro à une drogue qui coule dans nos
veines.
Il y a dans ces 266 pages ou
plutôt 240, les 26 qui manquent, soyez patient j’y reviendrais, un condensé de sacré
qui demande un lâcher-prise intense et contrôlé pour en apprécier l’ascension
qui va crescendo au fil des pages, pour atteindre son point culminant.
Les quatre personnages principaux
sont atteint du syndrome Enigma, un mal étrange qui les asphyxie et les
envenime de l’intérieur. Ils vont à tour de rôle prendre la parole : Ricardo,
affamé de poésie et tueur à gage, Naoki, mi ange mi démon venue tout droit de
l’Empire du soleil levant, Zoé, à la beauté tortueuse, étudiante en littérature
et son professeur Joaquim, au corps atrophié et au cœur mutilé. Ce quatuor
troublant délivre ce qu’il y a de plus beaux et de plus effroyables en
eux : Une passion à la fois libératrice et destructrice. L’amour qu’ils
vouent à la littérature les mènera à se croiser, se dévorer, s’aimer se
désaimer et jouir de leurs corps pleinement. Ils uniront leurs blessures les
plus profondes pour réécrire la fin de certaines œuvres littéraires, jugés
décevantes et impardonnables.
Mais Antoni, je n’ai pas voulu
tomber dans le tourbillon scabreux de votre piège. Je la vois venir cette fin cruelle
pour mon cœur. Un roman comme le vôtre ne peut finir par « ils se
marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Alors vous savez quoi, je ne
déchirerai pas comme vos profanes la fin de ce roman, geste mesquin et bien
trop lâche à mes yeux, mais en revanche j’ai fait un choix incroyable : je
me prends ce droit et ce luxe unique de ne pas lire vos 26 dernières pages,
ainsi je ne saurai jamais quelle destiné vous leurs avez réservée. Désormais la
fin est mienne et m’appartient. Joaquim, Zoé, Naoki et Ricardo sont à moi à
tout jamais. C’est ainsi que je le désire au plus profond de moi. Vos 26 pages
sont là, me narguent, me défient avec insolence et mépris, mais quelle
jouissance car « Je suis le maître de
leur destin et le capitaine de leur âme ».
N’est ce pas un coup de maître ?
Pour lire ce livre il faut être
prêt, le mériter, s’ouvrir à lui et s’abandonner car l’écriture de l’auteur est
tout simplement orgasmique.
Mettez de côté vos règles et vos
préjugés. Attention, Enigma est un virus contagieux, si vous le lisez,
vous en aurez rapidement le syndrome !
Antoni si tu me lis, si tu me
devines…
J’ai eu le plaisir de partager
cette lecture avec Le_Bison et c’est avec impatience que j’attends ton billet pour lire tes mots que je n’oserai écrire…
Vont-ils m’achever ?
Touchée ! Mais tu sais quoi ?... Pas encore
coulée !
;)
Pour plus de folie cette lecture
peut s’accompagner musicalement d’un titre référencé dans ce livre par Naoki et adoré par Le_Bison là :
Mes marque-pages :
« La lecture était pour moi un usage des mots en me libérant de la frustration. j'étais un écrivain en devenir. Chaque instant de ma vie était envisagé comme une préparation à ce moment. J'implorais l'univers, je lui criais : je suis prête, que les mots pleuvent, que les idées coulent sur mon corps, je suis ouverte à tout, je veux bien me promener nue dans la ville si les mots pleuvent sur la ville, je veux bien entrer dans la Sagrada Familia si le fantôme de Gaudi s'y trouve emprisonné.
Je veux bien ouvrir mon corps à un homme mystérieux rencontré sur la plage, à l'aube, si son sperme contient la semence du langage. Je suis prête à tout ».
« Les femmes ne sont pas comme les hommes, elles peuvent aimer toute forme. Elles sont moins sensibles au dégoût. Leur attrait part de l'intérieur et lorsque la substance d'un homme les touche, la forme devient secondaire et même, c'est le cas pour moi, ta forme peut être une expression de ta beauté intérieure. Pour les hommes c'est plus dure. ils ont peur. La beauté les rassure au point que le manque de substance intérieure ne les repousse pas » .
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J'espère être assez sage pour le mériter !
RépondreSupprimerTon billet me fait découvrir cet auteur et j'ai très envie, à présent, d'être atteinte de ce virus mystérieux...
Merci
Tu ne seras pas déçue Ambre !
SupprimerMerci de ton passage ;)
Une lecture orgasmique, tu penses bien que je vais sauter dessus.
RépondreSupprimerPS : ton billet est juste magnifique, j'ai adoré !
Merci beaucoup Jérôme !
SupprimerJe n'arrivais plus a décrocher de ce livre! J'ai adoré son écriture, son style... tu ne devrais qu'aimer :)
Cristina ou l'art de donner envie...^^
RépondreSupprimerDis-moi, tu es même allée jusqu'à acheter un piano pour faire ta photo !!!
Si c'est pas de la motivation ça !!! ^^
Quand j'aime je ne compte pas ^^ ;)
SupprimerAlors là, c'est du sérieux... Je prends le casque pour plonger mes oreilles dans l'univers d'Elgar avant que mes yeux plongent dans le tien et celui de Casas Ros...
RépondreSupprimerMaintenant, je suis prêt...
Et c'est juste à ton image, magnifique... ça me donnerait envie (ah oui, zut, je l'ai déjà lu...) J'ai quand même envie de le relire...
"Vous est-il déjà arrivé d’écouter une musique si intense qu’elle vous tient en suspend ? Au moment où la dernière note se meurt, c’est la chute fatale, un vide étrange presque douloureux. "
Heu... je peux répondre Magma ;-))
Pour la musique, oui... Pour la lecture beaucoup moins... Et comme toi, je suis un peu triste. Car j'ai l'impression que toutes mes prochaines lectures seront fades et sans saveur à comparer à cette Enigma. Cruelle, donc cette lecture qui transforme celui qui s'y laisse prendre, s'y laisse chavirer cœur et esprit...
Courageuse Christina qui a su résister à la tentation, alors...
Quelque part, dans les vingt-six dernières pages : " Cette nuit infinie, ce feu galactique erre en moi à chaque instant. J'ai touché la beauté. Il n'y avait plus homme ni femme, l'être seul dans son absolue liberté ".
J'arrête là, je sens déjà ton regard me foudroyer, je te sens prête à sortir le verdugo...
Mais si tu décides de ne pas m'achever de suite, merci pour ces mots et ce livre, qui n'en est plus un mais devient une énigme à part entière en moi et dont je ne suis pas prêt d'oublier.
C'est moi qui te remercie infiniment d’avoir mis dans ma boite aux lettres un livre et de m'avoir mené vers cet auteur étrange et pénétrant. Et dire que j’ai failli passer à côté de ces deux romans si tu n’avais pas été là, mon Dieu quelle faute, quel manque !
SupprimerC’est beau non, finalement, de savoir qu’un livre nous attend quelque part, un livre qui va nous transporter vers un ailleurs que l’on n’attendait pas et nous surprendre ? Une musique, aussi, qui va bouleverser notre cœur. Pour moi ce sont des cadeaux de la vie, alors encore Merci !
Je ne sais pas si un jour je finirai ces 26 dernières pages parce que j’ai peur de ce que je vais découvrir. Je les veux encore un peu à moi ces personnages. Et puis je me la joue égoïste car j’ai ce choix : un choix délicieux et fantastique, un choix qui me ravi parce que l’histoire encore m’appartient à cet instant.
Un jour peut être …
Magma pourquoi pas, même si je ne comprends pas ce choix je le respecte… Il n’y a que la musique classique pour le moment qui a réussi à me tenir en suspend… mais mes oreilles sont ouvertes à toutes propositions…
La vie serait tellement triste si plus rien ne nous attendait quelque part n’est ce pas ?
Bon ben ce n’est pas tout mais il faut que je me trouve un nouveau livre qui va me procurer de belles sensations… après le nirvana c’est quoi ?
;D
Et dire que j'ai failli passer à côté aussi de l'auteur sans même le voir... Heureusement que j'apprécie Almodovar pour que mon œil soit attiré par ce titre. Quand je pense au bonheur et à l'émotion que peut procurer une simple pièce de 1€. Si j'avais su que ce livre aurait pu apporter un tel ressenti à 2 personnes, j'aurai pu doubler la mise...
SupprimerJuste pour dire que parfois le hasard peut bouleverser, peut réunir, peut ébranler certaines de nos certitudes et transformer nos lectures à jamais (ou presque).
Je repars en quête d'un autre nirvana, mais le hasard frappe rarement deux fois à la même porte...
Les extraits sont magnifiques...
RépondreSupprimerEt l'on sent dans ton billet tout le plaisir de ta lecture...
Laisser le dernier chapitre de côté pour s'imaginer son propre dénouement...je l'ai déjà fait...notamment avec "Je suis une légende" de Richard Matheson...puis d'autres...
Il faut "oser" le faire...qu'elle que soit la raison...
Des bisous...pleinsssssss
Tout le livre est magnifique Jacky et connaissant un peu tes goûts tu ne peux qu'aimer !
SupprimerDes t'chi bisous ...
Bonjour Cristina, je n'ai pas encore lu le Théorème d'Almodovar mais Enigma est en effet très réussi. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerMerci Dasola... Je pense que tu devrais commencer par Le Thérorème... même si ce sont deux histoires bien distinctes l'auteur en fait souvent référence et je pense que ça te mets dans l'ambiance de l'auteur, c'est très important. Bon voyage, il en vaut vraiment le coup...
SupprimerMerci de ton passage ;D