dimanche 14 juillet 2013

Au vent mauvais

Récit de Rascal
Dessin de T. Murat

Editions : FutuRoPoliS
Mars 2013
110 pages

(Offert)


"Variations de Goldberg de J.S Bach"
 

Il y a des jours, comme ça, où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires, des vents mauvais …
«Le ciel est par-dessus le toit
Si beau, si calme …»
 
Tel Verlaine, Abel Mérian, observait ce monde à travers une fenêtre flanquée de trois barreaux. Il regardait la vie défiler à grande vitesse. A sa sortie de prison je suis rentrée dans sa tête et je ne l’ai plus lâché. Peu m’importe son passé, son délit, pour moi Abel, est un homme bien que j’ai envie de connaître, de comprendre, d’aider et d’aimer. Il a cette retenue, cette mélancolie  que j’admire chez les hommes et pourtant c’est un volcan prêt à entrer en éruption.
 
Seul et sans illusion, il se débarrasse de ses vieilles guenilles et va dépenser sa solde pour ressembler à un homme ordinaire, mais quel bel homme ! Il a un but, qu’il attend depuis sept ans, sept longues années. Il se dirige vers une vieille usine désaffectée pour récupérer son butin et tirer un trait sur son passé. Mais le vieux bâtiment fait place à un musée flambant neuf. Envolés ses projets, ses rêves, il est dans la merde jusqu’au cou.
 
Submergé par ses idées noires, les «variations de Goldberg» le ramènent soudain à la réalité par le biais de la sonnerie d'un portable oublié.  Il décroche et une douce et jolie voix lui demande de lui renvoyer le portable en Italie où elle est sur le point de se rendre. Abel, séduit, accepte mais va quelque peu fouiller dans le portable de cette inconnue et va s’immiscer dans ses textos, ses photos, son ex, ses copines, ses joies, ses peines, sa vie en somme.
 
Lui renvoyer son portable ? Mais pourquoi ne pas lui remettre en main propre en Italie ? Il vole une voiture au hasard de sa route et le voilà parti seul vers l’inconnu. Seul ? Pas vraiment. Son chemin va être jalonné de rencontres inattendues et de souvenirs de son enfance.

 -Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis qu’as-tu fais, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
 
Un road-movie sublime, l'introspection délicate, douce-amère d’un homme désabusé. Le graphisme sur fond de couleurs automnales  nous absorbe. Une tranche de vie authentique, douloureuse, qui laisse des traces, car parfois la vie ne fait pas de cadeau.

Il y a des jours comme ça où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires,
des vents mauvais …
 
Merci à Jacky grâce à qui j'ai découvert ce magnifique album.
Pour voir son sublime billet c'est


Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

P. Verlaine
 
La vie est la farce à mener par tous
A.Rimbaud
 
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8 commentaires:

  1. Vent mauvais mais résultat plutôt bon visiblement...

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  2. A ne pas confondre avec au vent qui sent mauvais...
    Sur cette note très élevée, je retourne au fin fond de ma prairie. Peut-être y entendrai-je les oiseaux siffles les variations de Goldberg...

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    1. Peut être qui sait, mais avant tout éteins le larsen de Lou reed :D

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  3. Merci pour le lien...
    Dieu que j'ai aimé ce roman graphique...
    Je l'ai ressenti...fortement...
    On est d'accord...on a lu le même livre...
    Ton billet est sublime comme d'habitude...bisous

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  4. Merci à toi Jacky :D

    Bisous et Bonne soirée :)

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  5. Rascal a se talent de choisir les bons mots. J'ai beaucoup aimé cette bd.

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  6. C'est le premier que je lis de Rascal et je ne vais pas m'arrêter là ...

    Bonne journée :)

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" La vie est là simple et tranquille. "
Paul Verlaine

" Le plus difficile n'est pas d'avoir mal, mais de renoncer au bonheur. "
J.P.P