Marcel MARLIER
Editions : Casterman
Collection Farandole
1954 à 2010
Voilà le coupable de ma belle
collection, je devais avoir huit neuf ans, j’étais au fond de mon lit avec de
la fièvre. Mon père était rentré un peu plus tôt du travail ce jour là. Juste
avant, il avait fait un détour dans mon lieu de prédilection où nous passions
beaucoup de temps ensemble : «Ma librairie » et c’est avec toi sous
le bras qu’il fit son entrée. Je fis ta connaissance et comme moi tu étais
malade.
Ce sera le début d’une grande amitié
ma petite Martine. Quel bonheur toutes nos soirées pyjama entre copines. Tu es rentrée dans ma chambre
pour ne jamais en ressortir. Chaque page tournée, chaque image, histoire et ta
jolie frimousse m’ont embarquées dans des aventures féériques et sublimes. Dieu
que j’ai aimé ces moments passés en ta compagnie ainsi que Patapouf ton chien
et ton chat Moustache. Tu me confiais tes plus beaux secrets et moi je restais
bouche bée à les écouter. Tu étais, en partie, responsable de mon bonheur. Un
soir au cirque, le lendemain à la ferme, le jour suivant à la montagne, tantôt
je fus infirmière, vétérinaire ou petit rat de l’opéra. Parfois je montais à
cheval, faisais du ski, de la voile et que sais-je encore, un monde d’évasion
avec mille et une aventures. C’est pourquoi il ne m’était jamais difficile
d’aller me coucher. Je me glissais dans mon lit bien au chaud, ma mère me
bordait, déposait un baiser sur mon front, tu prenais place à mes côtés et nous
voilà plongées dans un cocon soyeux, un monde merveilleux où il n’y avait plus
de place pour les méchants et les sorcières. Cette complicité durera de longues
années et se poursuivra bien au-delà. Ce fut des moments de tendresse
inoubliables.
Tes pères aujourd’hui disparus, Gilbert
DELAHAYE pour la douceur de son écriture et Marcel MARLIER pour ses illustrations
enchanteresses ont fait rêver des générations de petites filles qui sont devenues mère à leur tour et ont passé
le flambeau. Qui sait, si elles n’ont
pas choisi leurs vocations un peu grâce à toi ?
Une dédicace spéciale à
Christine, la petite fille nostalgique qui est restée au fond de moi et qui réclame
de temps en temps un petit moment d’innocence dans ce monde de brutes.
Martine, Patapouf et Moustache, qu’il
est bon de courir et de s’amuser…
Martine, M. Marlier et Patapouf ****************************** |
Tout adulte a d'abord était un enfant mais très peu s'en souviennent ... N'est-ce pas ce que disait Saint Exupéry ?
RépondreSupprimerQuel dommage ! c'est si bon les souvenirs d'enfance ...
Supprimer:D
Je n'ai jamais lu Martine mais comme je comprends ton ressenti...
RépondreSupprimerUn très beau billet plein d'émotions comme tu sais si bien nous en offrir, merci. ;)
La petite fille en moi est touchée par tes mots et la grande te fait un énorme baiser sur ton front avant de t'endormir :D
RépondreSupprimerMerci mon manU ;)
Gardons notre âme d'enfant...bisous
RépondreSupprimerC'est un ordre ! ;)
RépondreSupprimerMerci Jacky ...
Bises :D
On ne plaisante pas sur le sujet. J'en ai à la maison... Je n'irai pas dire que j'ai lu l'intégralité d'un livre, mais quelques pages par ci par là.
RépondreSupprimerJe ne dirai pas que les histoires sont emballantes, mais je reconnais que pour une petite fille, c'est le début de l'identification : porter une jupe, de grandes chaussettes, une couette, et voilà la petite fille devenue grande à la rencontre d'un monde plein de découvertes, de surprises. Martine ou l'initiation d'une petite fille à la vie presque adulte.
Surprise de ta réflexion :D
RépondreSupprimerMa collection date de la fin des années 70, je serai curieuse de voir l'idée d'un "Martine" d'aujourd'hui puisqu'ils ont été écrit jusqu'en 2010. Dans ma série il y a "Martine petite maman", "Martine fait de la cuisine", "Martine à la maison", tout pour faire une bonne petite ménagère, mais c'était l'époque. Les temps ont bien changé évidemment, je ne serai pas surprise de voir dans les rayons "Martine indépendante" pour rester soft....j'irai jeter un coup d'œil tient ;)