Le Livre de Poche
1967-1972
190 pages
Lecture partagée avec manU
Au risque de
passer pour une frustrée, je me lance...
Christine la masculine :
Vingt et un contes plutôt vingt et un portraits au vitriol lancés
comme des scuds et je vous assure certains font très «mâles». On m’a conseillé
de lire ces nouvelles au second degré et mon côté masculin s’est rapidement
exécuté. Comme un voyeur, j’ai maté à travers le trou de la serrure et j’ai
adoré. Un mélange de fascination et d’admiration m’a envahi pour cet auteur :
son manque de tact qui envoie valser les conventions, son sexisme dérangeant,
son franc parlé déroutant, sa violence verbale et sa force d’écriture. Un
écrivain provocateur à la verve brutale, sans limite avec un je ne sais quoi de
désespoir, de colère et de révolte.
Entre réalités et fantasmagories, mensonges, vérités, divagation et
abus d’alcool Charles Bukowski est infecte, détestable, ignoble, exécrable mais
délicieusement jubilatoire. Il décrit une Amérique profonde en pleine crise et
balance la baise dans la misère et la folie sociale. Il dépasse les limites de
l’acceptable, c’est un fait, on l’accepte ou pas mais putain on en demande
encore !
Christine la féminine :
Pfeu, Pfeu (je crache dans mes mains), Charles à nous deux !
Depuis le temps que je voulais me payer ta tête, tu vas t’en retourner
dans ta tombe avec tout le respect que je te dois.
Il y a pas à dire, tu ne sais PAS parler aux femmes toi, mais tu sais
quoi, ton haleine fétide et ton coup de rien, pardon de rein, qui dure le temps
d’un va et vient, merci trop peu pour moi. Je te la fais rapide, comme les
lapins : toutes ces femmes, les filles du bordel et du bar à putes, Linda,
Sarah et les autres, elles simulaient. Ben oui ! Faut pas abuser non plus,
tu ne crois quand même pas que pour 2 dollars, avec ces hommes répugnants dénués
de sentiments, elles allaient atteindre le nirvana ? Et oui, Charles, un
orgasme, il faut aller le chercher, le désirer, le mériter, l’accepter avec
respect, douceur avec un temps soit peu
de rêve et d’amour, c’est le prix.
Connais-tu la différence entre un bon et un mauvais vin ? Un bon
vin, tu le caresses du regard, tu admires sa robe soyeuse, tu l’humes, ensuite
tu le grumes pour augmenter sa température et dans ta bouche quand il présente une bonne longueur, tu fais durer
le plaisir et là tu avales par petites gorgés, un délice. Un mauvais vin, tu
avales et tu vas gerber. Et bien entre l’amour et la baise c’est la même chose…
Bukowski déteste les femmes ou plutôt il adore ce qui lui sert de vidoir ! Tout y passe,
dans le livre j’entends : exhibitions, érections, éjaculations, fellations et
quand il n’y a pas de femelles, un whisky, une branlette et au dodo. Les femmes
ou plutôt leur con est étalé comme un morceau de viande, dans toutes les positions, sous toutes les
coutures, pourvu que ça rentre que ça sorte que ça rentre que ça… Oups ben même
pas le temps que ça gicle déjà, rooh !... Bukowski, je te le dis entre
quatre yeux, tu es immonde, dégueulasse, abject avec les femmes, un tue l’amour
dépourvu de cœur et d’humanité.
J’ai quand même voulu comprendre pourquoi ce laid et odieux bonhomme est devenu misogyne. Je me suis dis celui-là
il n’a pas du avoir une enfance douce et heureuse ! Bingo ! Père
violent, alcoolique, castrateur et mère soumise et inexistante. Même schéma de
construction, il est vrai que pour se construire ce n’est pas l’idéal. Quand on
a compris le personnage on comprend son œuvre, il écrit ses mots comme il les
pense pour panser ses maux.
Bon vous aurez compris, j’ai été intéressé par le regard acerbe de
Bukowski sur les femmes qui sont sa douleur et toute sa vie. Parfois touchée
mais souvent agressée, mon côté féminin et le premier degré l’ont souvent
emporté mais je dois admettre une certaine fascination pour son écriture.
Sans rancune
Charles ! Bon c’est vrai je me la joue facile, tu ne peux me répondre mais
c’est un juste retour des choses après t’être tant vidé. Peut être nous
verrons nous dans l’au-delà, tu iras baiser sur ma tombe et moi j’irai cracher
sur la tienne.
Au nom du
père
Du fils
Du Bukowski
Charles Bukowski |
Un grand merci à toi pour ce cadeau pervers et délicieusement jubilatoire ;)
La chronique Bukowski de manU c'est ici
**************************
J'adore ce billet ! Et pourtant Bukowski est mon Dieu, celui qui m'a donné mes premiers orgasmes littéraires, celui grâce auquel tout a commencé pour moi. Un infâme salopard, aucun doute la-dessus mais quelle force d'écriture, quelle facilité pour trousser de savoureux dialogues. Mon Dieu à moi, je te dis.
RépondreSupprimerEt j'adore ce billet, qu'on se le dise !
Et ton com m'a fait piquer un fard, qu'on se le dise !
RépondreSupprimerMerci Jérôme, très touchée :D
C'est écrit avec les tripes, ça ne fait pas semblant,
RépondreSupprimerdu parler vrai, du pur Cristina ! :)
Ecrire, je m’en sentais incapable il y a encore quelques mois. Tu me pousses à sortir ce qu’il y a de plus doux et de plus enragé en moi et j’apprends grâce à toi et malgré mon grand âge je me découvre encore et encore.
SupprimerAlors merci pour toutes ces lectures, ces partages passés, présents et avenirs…… :)
Je me souviens d'une interview de Bukowski dans apostrophe, où il était encore plus givré qu'à son habitude, pas triste !...
RépondreSupprimerMerci de ta visite Jeanmi. Je ne peux que t'inviter à lire le billet Bukowski de manU qui justement parle de cette interview.....Lien juste ci dessus.
RépondreSupprimerBonne soirée :)
ça fait du bien de se décharger. Une femme et une bite ou une feuille de papier et un stylo. Où est la différence ? Dans les deux cas, l'orgasme arrive à point nommé.
RépondreSupprimerHank t'a vraiment inspiré sur ce coup-là.
Merci Charles Henri Bukowski de te sacrifier pour la belle Christina. D'ailleurs, est-ce toi ou ton bout violacée qui lui procure tant d'émotions ? Tu vois, elle t'aime déjà. Et elle est prête à recommencer, je le sens, je la vois. Elle boit peu, mais elle jubile beaucoup. Et une femme qui sourit à tes écrits a déjà un peu partagé ta couche.
Quelle chronique, quel plaisir, j'ai envie de me servir un verre de vin.
RépondreSupprimerLui se sacrifier pour moi ? Arrête je vais rire !!! ;)
Allez fait pas la tronche, je l’aime bien ton Bukowski, j’ai lu un de ses bouquins, c’est déjà bien et en plus j’ai rit et une femme qui rit à moitié dans son …euh….non faut pas rêver non plus, un peu maso mais pas sadique quand même….
Je vais te dire un truc, j’ai pris mon pied à écrire cette chronique et quel pied….. la vache !!!!! ;)
Bon alors tu me le sers ce verre de vin :D ?
Je te l'ai servi, mais tu n'es pas venu (D'ailleurs avec QUI ?).
RépondreSupprimerJ'ai du inviter une autre pouliche...
Ce qui est bien en écrivant une chronique sur Bukowski, c'est qu'on peut se lâcher. On peut pas faire pire que lui. On peut tout raconter, tout dire, sans que cela paraisse grossier ou vulgaire.
Si je suis venue mais tu étais trop occupé à regarder le décolleté vertigineux de la blondasse........Bahh je ne t'en veux pas ;)
RépondreSupprimerBukowski sooooooort de ce coooooorps !!!!!!!!
Tu as raison Bukowski c'est très libératoire et tiens toi bien, je me suis retenue.......... ;)
La même chose siouplait ! ;-)
RépondreSupprimerEr ben alors la Cristie!!!.........:D
RépondreSupprimerIl suffit de demander ;-)