dimanche 30 juin 2013

Contes de la folie ordinaire

Charles Bukowski

Le Livre de Poche
1967-1972

190 pages

Lecture partagée avec manU






Au risque de passer pour une frustrée,  je me lance...
Alea jacta est  

Christine la masculine :
Vingt et un contes plutôt vingt et un portraits au vitriol lancés comme des scuds et je vous assure certains font très «mâles». On m’a conseillé de lire ces nouvelles au second degré et mon côté masculin s’est rapidement exécuté. Comme un voyeur, j’ai maté à travers le trou de la serrure et j’ai adoré. Un mélange de fascination et d’admiration m’a envahi pour cet auteur : son manque de tact qui envoie valser les conventions, son sexisme dérangeant, son franc parlé déroutant, sa violence verbale et sa force d’écriture. Un écrivain provocateur à la verve brutale, sans limite avec un je ne sais quoi de désespoir, de colère et de révolte.
Entre réalités et fantasmagories, mensonges, vérités, divagation et abus d’alcool Charles Bukowski est infecte, détestable, ignoble, exécrable mais délicieusement jubilatoire. Il décrit une Amérique profonde en pleine crise et balance la baise dans la misère et la folie sociale. Il dépasse les limites de l’acceptable, c’est un fait, on l’accepte ou pas mais putain on en demande encore !

Christine la féminine :
Pfeu, Pfeu (je crache dans mes mains), Charles à nous deux !
Depuis le temps que je voulais me payer ta tête, tu vas t’en retourner dans ta tombe avec tout le respect que je te dois.
Il y a pas à dire, tu ne sais PAS parler aux femmes toi, mais tu sais quoi, ton haleine fétide et ton coup de rien, pardon de rein, qui dure le temps d’un va et vient, merci trop peu pour moi. Je te la fais rapide, comme les lapins : toutes ces femmes, les filles du bordel et du bar à putes, Linda, Sarah et les autres, elles simulaient. Ben oui ! Faut pas abuser non plus, tu ne crois quand même pas que pour 2 dollars, avec ces hommes répugnants dénués de sentiments, elles allaient atteindre le nirvana ? Et oui, Charles, un orgasme, il faut aller le chercher, le désirer, le mériter, l’accepter avec respect,  douceur avec un temps soit peu de rêve et d’amour, c’est le prix.
Connais-tu la différence entre un bon et un mauvais vin ? Un bon vin, tu le caresses du regard, tu admires sa robe soyeuse, tu l’humes, ensuite tu le grumes pour augmenter sa température et dans ta bouche quand  il présente une bonne longueur, tu fais durer le plaisir et là tu avales par petites gorgés, un délice. Un mauvais vin, tu avales et tu vas gerber. Et bien entre  l’amour et la baise c’est la même chose…
Bukowski déteste les femmes ou plutôt il adore ce qui lui sert de vidoir ! Tout y passe, dans le livre j’entends : exhibitions, érections, éjaculations, fellations et quand il n’y a pas de femelles, un whisky, une branlette et au dodo. Les femmes ou plutôt leur con est étalé comme un morceau de viande,  dans toutes les positions, sous toutes les coutures, pourvu que ça rentre que ça sorte que ça rentre que ça… Oups ben même pas le temps que ça gicle déjà, rooh !... Bukowski, je te le dis entre quatre yeux, tu es immonde, dégueulasse, abject avec les femmes, un tue l’amour dépourvu de cœur et d’humanité.
J’ai quand même voulu comprendre pourquoi ce laid et odieux bonhomme est devenu misogyne. Je me suis dis celui-là il n’a pas du avoir une enfance douce et heureuse ! Bingo ! Père violent, alcoolique, castrateur et mère soumise et inexistante. Même schéma de construction, il est vrai que pour se construire ce n’est pas l’idéal. Quand on a compris le personnage on comprend son œuvre, il écrit ses mots comme il les pense pour panser ses maux.
Bon vous aurez compris, j’ai été intéressé par le regard acerbe de Bukowski sur les femmes qui sont sa douleur et toute sa vie. Parfois touchée mais souvent agressée, mon côté féminin et le premier degré l’ont souvent emporté mais je dois admettre une certaine fascination pour son écriture. 
Sans rancune Charles ! Bon c’est vrai je me la joue facile, tu ne peux me répondre mais c’est un juste retour des choses après t’être tant vidé. Peut être nous verrons nous dans l’au-delà, tu iras baiser sur ma tombe et moi j’irai cracher sur la tienne.

Au nom du père
Du fils
Du Bukowski      
Amen !


Charles Bukowski

Un grand merci à toi pour ce cadeau pervers et délicieusement jubilatoire ;) 

La chronique Bukowski de manU c'est ici

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12 commentaires:

  1. J'adore ce billet ! Et pourtant Bukowski est mon Dieu, celui qui m'a donné mes premiers orgasmes littéraires, celui grâce auquel tout a commencé pour moi. Un infâme salopard, aucun doute la-dessus mais quelle force d'écriture, quelle facilité pour trousser de savoureux dialogues. Mon Dieu à moi, je te dis.
    Et j'adore ce billet, qu'on se le dise !

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  2. Et ton com m'a fait piquer un fard, qu'on se le dise !

    Merci Jérôme, très touchée :D

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  3. C'est écrit avec les tripes, ça ne fait pas semblant,
    du parler vrai, du pur Cristina ! :)

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    1. Ecrire, je m’en sentais incapable il y a encore quelques mois. Tu me pousses à sortir ce qu’il y a de plus doux et de plus enragé en moi et j’apprends grâce à toi et malgré mon grand âge je me découvre encore et encore.
      Alors merci pour toutes ces lectures, ces partages passés, présents et avenirs…… :)

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  4. Je me souviens d'une interview de Bukowski dans apostrophe, où il était encore plus givré qu'à son habitude, pas triste !...

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  5. Merci de ta visite Jeanmi. Je ne peux que t'inviter à lire le billet Bukowski de manU qui justement parle de cette interview.....Lien juste ci dessus.

    Bonne soirée :)

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  6. ça fait du bien de se décharger. Une femme et une bite ou une feuille de papier et un stylo. Où est la différence ? Dans les deux cas, l'orgasme arrive à point nommé.

    Hank t'a vraiment inspiré sur ce coup-là.
    Merci Charles Henri Bukowski de te sacrifier pour la belle Christina. D'ailleurs, est-ce toi ou ton bout violacée qui lui procure tant d'émotions ? Tu vois, elle t'aime déjà. Et elle est prête à recommencer, je le sens, je la vois. Elle boit peu, mais elle jubile beaucoup. Et une femme qui sourit à tes écrits a déjà un peu partagé ta couche.

    Quelle chronique, quel plaisir, j'ai envie de me servir un verre de vin.

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  7. Lui se sacrifier pour moi ? Arrête je vais rire !!! ;)
    Allez fait pas la tronche, je l’aime bien ton Bukowski, j’ai lu un de ses bouquins, c’est déjà bien et en plus j’ai rit et une femme qui rit à moitié dans son …euh….non faut pas rêver non plus, un peu maso mais pas sadique quand même….

    Je vais te dire un truc, j’ai pris mon pied à écrire cette chronique et quel pied….. la vache !!!!! ;)

    Bon alors tu me le sers ce verre de vin :D ?

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  8. Je te l'ai servi, mais tu n'es pas venu (D'ailleurs avec QUI ?).
    J'ai du inviter une autre pouliche...

    Ce qui est bien en écrivant une chronique sur Bukowski, c'est qu'on peut se lâcher. On peut pas faire pire que lui. On peut tout raconter, tout dire, sans que cela paraisse grossier ou vulgaire.

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  9. Si je suis venue mais tu étais trop occupé à regarder le décolleté vertigineux de la blondasse........Bahh je ne t'en veux pas ;)

    Bukowski sooooooort de ce coooooorps !!!!!!!!

    Tu as raison Bukowski c'est très libératoire et tiens toi bien, je me suis retenue.......... ;)

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  10. Er ben alors la Cristie!!!.........:D

    Il suffit de demander ;-)

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