mardi 11 juin 2013

Le Gourmet Solitaire

Jirô Taniguchi
Masayuki Kusumi


Casterman
198 pages

 

Voyage gastronomique au pays du soleil levant. La cuisine Japonaise n’a plus de secret pour moi. Après toutes ces recettes, ces menus plus alléchants les uns que les autres, je suis fin prête pour vous préparer un repas dans la pure tradition nippone. Ce manga, tsunami de saveurs et d’émotions, vous met l’eau à la bouche dés l’entrée et vous régale jusqu’au dessert.
Quelque peu désorientée  par la lecture de droite à gauche, j’avoue qu’il m’a fallu un petit temps d’adaptation et parfois une relecture de la page afin de la savourer à sa juste valeur. Mais très rapidement j’ai été rattrapé par les dessins onctueux et la plume aigre-douce de Tanaguchi.
 
Fin gastronome et importateur indépendant, cet homme solitaire va durant dix-huit jours exciter nos papilles gustatives et nous balader dans les plus beaux quartiers de Tokyo ainsi que quelques villes afin de nous faire découvrir la fine gastronomie de son pays. Rien ne lui échappe, les grands comme les petits restaurants, les mets raffinés ou la cuisine rapide de comptoir. Tout va passer sous son regard et son palais critique.
Pas d’horaire pour passer à table, sa journée est rythmée par son travail mais surtout par ses  fringales permanentes qui lui permettent de découvrir et de nous présenter les spécialités typiquement  locales. Chaque jour un menu et le plaisir de le regarder passer à table, de découvrir en même temps que lui son plat du jour. Un vrai cérémonial. On salive de plaisir de voir ce gourmet solitaire repu. Voilà un livre, délicieux mille feuilles, où finalement il ne se passe pas grand-chose et c’est là que Taniguchi est  maître en la matière car une fois que l’on a gouté à ce manga on ne peut le lâcher, par curiosité et surtout par gourmandise.
   
Ce gourmet n’est ni pressé ni stressé, il a ce qu’on appelle au Japon un sacré "Yogû". Il prend le temps d’apprécier et de savourer son repas, plus rien n’existe quand il est à table. Il honore chaque bouchée, chaque cuillerée, cela en devient presque jouissif de le regarder déguster son Takayaki, beignet de poulpe, ou un Mamekan, divine pâtisserie japonaise.
Au fil des restaurants, des décors nippons,  des menus et de son appétit, sa mémoire et sa langue se délient pour nous laisser entrevoir une petite fenêtre sur son passé, ses amours, sa vie comme une auto-psychanalyse par la bouffe.
 
Si je l’avais suivi dans ses festins quotidiens, je serai une vraie petite Sumo. En attendant, je veux bien devenir votre geisha pour un soir et vous préparer, le souvenir d’un riz à la sauce Hayashi accompagné de ses bouchées à la viande façon  Sûmaï, un délicieux Wagashi au doux nom sucré d’Amanatto suivi pour la digestion d’un bon saké.
 
Vous avez encore un petit creux ? Rendez vous  avec Le Gourmet Solitaire, une histoire sans faim !
 
 
 抱擁
 
 
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5 commentaires:

  1. Le souvenir d'une lecture étonnante et la découverte d'une certaine cuisine japonaise...

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  2. C'est quand qu'on se fait un resto japonais ?.....:D

    ;)

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  3. J'y suis allé ce midi.
    Menu sashimi et grande Kirin.
    J'avais vu une fille seule à la table d'à coté... Ce n'était pas toi, j'ai pas osé...

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  4. Ben alors le robuste Bison fait son gros timide....:D
    Tu ne lui a pas fais le coup du "Lou Reed, mode Larsen" ;)

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    1. J'attends le second rendez-vous pour lui faire cette proposition...

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