Editions Gallimard
100 pages
1987
A chacun son talent !
Merci de me le rappeler
Merci tout simplement...
«Loïc allait
s’allonger sur elle. Ils feraient l’Amour sans froisser les draps ni les
couvertures, sans rien défaire. Puis ils se laveraient et ils se rhabilleraient.
Elle tapoterait le lit. Pas de plis ni de taches, pas de poils et pas d’odeurs.
Aucune trace.»
J’ai détesté et adoré ce livre à
la fois, je vous assure c’est possible. Un mélange de malaise et de sublime qui
m’ont tenu de la première à la dernière page.
Pour les amateurs de Jane Austen,
un conseil, n’ouvrez jamais ce récit. Nous sommes à mille lieux des regards sulfureux, des mains qui se
frôlent, du cœur qui explose, de la passion qui envenime, très loin de l’extase
et de ces clichés qui font rêver.
Je ne ferai pas long pour un récit
très court. Emmanuèle Bernheim nous décrit l’autopsie d’ un couple, Hélène et
Loïc, qui s’observent, se détaillent, vont s’immiscer dans la tête l’un de
l’autre, se masturber l’esprit, se torturer, s’imaginer des choses sans le
moindre fondement. Pas de corps qui s’enlacent au coin du feu. Un gant sale traîne
sur le lavabo, ses cuisses restent poisseuses, des poils collés par le sperme,
des dents qui s’entrechoquent et un
diaphragme lavé et rangé dans sa boite. Une introspection crue qui peut laisser
un goût amer. Ils se cherchent et se rejettent, se font l’amour en silence, se
parlent peu, se regardent beaucoup et pourtant, ils
brûlent, se consument l’un l’autre et m’ont ravagée tout au long de ce
récit.
Autopsie d’un couple qui m’a épuisé
et une fin qui m’a laissé… comment dire…bouche bée !
J’ai reconnu la plume acide de
cette auteure. Son écriture sans détour va droit au but, à l’essentiel,
sans fioriture ni préliminaire. Un rythme effréné qui surprend car tout en
retenue. Les défauts sont décrits à la loupe comme pour anéantir la libido. Il
s’agit pourtant de ce qu’il y a de plus beau et de plus effroyable : l’Amour.
Un récit qui vous laisse le
souffle court comme après une nuit d’amour.
Emmanuèle Bernheim |
Une très belle critique qui me donnerait presque envie de relire ce livre. Bravo ! :)
RépondreSupprimerMerci mon manU, tu veux que je te le prête ? ^^ ;)
RépondreSupprimerTu m'intrigues. Ce coté attraction/répulsion que tu as ressenti me tente bien. Et puis en 100 pages, je ne prends pas beaucoup de risques.
RépondreSupprimerVas y lance-toi ! J'adore cette auteure et sa façon d'écrire, c'est brute et directe.
RépondreSupprimerQuand on prend des risques, on peut perdre. Quand on n'en prend pas, on perd toujours. :D
Bonne journée Jérôme...
Je le note celui-là...accroché je suis...faut dire que le billet est magnifique...merci...;-))))
RépondreSupprimerMerci Jacky,
RépondreSupprimerToujours un plaisir de te lire...
Je pense que tu vas accrocher ;-)
l'Hamour en silence...
RépondreSupprimerToc toc ;-)
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